Elu au pouvoir en 2014, le président malgache Hery Rajaonarimampianina a fait la promesse d’une meilleure vie pour ses citoyens suite à cinq années de crises. Il semblerait pourtant que les actes n’ont pas suivi les paroles et un an plus tard, aucune tâche concrète n’est réalisée.
Aucun résultat à ce jour
La société civile ainsi que les opposants du président de Madagascar reprochent à ce dernier son inertie tout comme son inefficacité. Elu en 2014 suite à un vote démocratique, cet ancien expert-comptable de 56 ans est actuellement entre le marteau et l’enclume. S’il a réussi à renouer avec certains bailleurs de fonds étrangers qui ont quitté le pays suite à la crise de 2009, il n’en reste pas moins que ses compatriotes sont avide de résultats. Et pour l’heure, ces résultats ne sont palpables nulle part sachant que plus de 90% des malgaches vivent avec moins de deux euros par jour. L’insécurité augmente de manière exponentielle et le pays souffre actuellement de malnutrition chronique avec un enfant de moins de cinq ans sur deux qui est victime d’un retard de croissance.
Des promesses de campagnes non tenues
Au cours de la campagne présidentielle, M. Rajaonarimampianina avait déclaré pouvoir donner des résultats rapides, notamment concernant les coupures d’électricité. Il déclarait pouvoir y mettre un terme en trois mois alors qu’un an plus tard, le problème est toujours persistant. Lui, qui avait promis de s’engager personnellement dans la lutte contre le trafic de bois de rose, n’a pu empêcher ce marché illicite de fleurir encore plus qu’au départ. Au minimum 40.000 rondins de bois de roses ont été exportés illégalement vers l’Asie au premier trimestre 2014, d’après les statistiques de l’ONG Alliance Vohary Gasy (Nature malgache).
Le gouvernement malgache a été également mis sur la sellette par rapport à sa gestion des intempéries qui ont frappé le pays. La sécheresse dans le Sud ainsi que les tempêtes meurtrières ayant fait 90 morts et 220.000 sinistrés dans le nord et dans la capitale ont été autant de moments d’incompétence du gouvernement. "Les intempéries ont servi de révélateur à un effondrement général", a même vivement critiqué l’Observatoire de la vie publique (Sefafi). Il a d’ailleurs fait le reproche à l’exécutif d’avoir remplacé le directeur du bureau des catastrophes par une personne inexpérimentée juste avant la saison cyclonique.
Rien que des beaux discours
Acculé de toutes parts, le gouvernement malgache s’est réuni la semaine dernière pour une séance de réflexion au cours de laquelle huit objectifs à réaliser en cent jours, ont été annoncés.
"Un an après, je suis très déçue car tout n’est que discours !", a laché l’ancienne directrice de la communication de M. Rajaonarimampianina lors de la campagne présidentielle 2013. Elle juge d’ailleurs que la sortie prochaine de la crise est encore une utopie sachant que le tâtonnement est la manière actuelle de travailler de l’Etat malgache. Le retard dans les prises de décision comme le choix de premiers ministres inconnus et contestés du grand public ont prouvé cette hésitation constante.
M. Rajaonarimampianina qui est sévèrement jugé sur son inefficacité plus qu’évidente par la population malgache et le seuil national appelle pourtant à une mobilisation nationale. "Le président de la République seul ne pourra pas apporter le développement", a-t-il déclaré en janvier.