De l’inondation de la capitale aux 200.000 personnes épuisées par la faim, Madagascar est en train de payer l’échec de son développement.
La nourriture est devenue rare, et les responsables locaux ont signalé au moins 16 enfants morts, épuisés par la faim. "Les populations sont en train de puiser dans leurs réserves alimentaires, et sont même en train de puiser dans les réserves de leurs corps", a indiqué à l’AFP la représentante adjointe du PAM à Madagascar Fatima Sow Sidibe.
Cette année, le PAM n’emploie pas le terme de "famine", mais de "difficulté alimentaire aiguë". Peu importe la dénomination du fléau qui les frappe, les habitants sont épuisés. La sécheresse sévit tous les cinq ou six ans le sud de Madagascar, dit le PAM, suggérant l’installation d’un système de drainage de l’eau, et un désenclavement de la région. Au-delà de l’urgence, l’organisme onusien appelle les donateurs à envoyer immédiatement de quoi reconstituer les réserves alimentaires.
Les interventions, c’est dans l’immédiat qu’il faut les faire, a ajouté Mme Sidibe. Beaucoup de bailleurs ont pensé s’engager dans un tel système, mais ils ont été découragés par le manque de volonté des autorités successives à Madagascar, font-ils part. Selon des chiffres étatiques, entre 200.000 à 350.000 personnes sont atteintes par la faim.
Sous la Deuxième République, une vaste mobilisation a été menée pour sauver le Sud. C’était l’Opération Androy, un programme d’envergure pour développer cette région aride. Cette partie de l’île, tout comme le pays entier, souffre en fait de l’échec du développement global du pays.