Cette richesse naturelle de la Grande île a finalement pu être estimée. Les 39 000 tonnes de bois de rose exportées illégalement ont coûté 350 millions d’euros à l’Etat malgache.
Le montant pharaonique est jeté par la fenêtre, déplore le quotidien L’Express de Madagascar. "De 2007 à 2014, le trafic illégal de bois de rose fait perdre à l’Eta et à la population malgaches 1113 milliards d’ariary, soit 350 millions d’euros" a révélé Cyntia Ratsimbazafy, responsable au sein de l’ONG Traffic International, hier, lors du forum intitulé "Iniquité et illégalité dans la gestion et le partage de revenu issu du commerce de bois précieux à Madagascar" organisé à Antananarivo dans le cadre du programme Skapes, financé par l’USAID.
Cette perte est due, entre autres, à la mauvaise gouvernance de l’Etat. "En l’an 2000, l’exportation des bois précieux a été interdite par la loi. Malgré cette interdiction, la Grande île a pu pourtant exporter 5 000 tonnes de bois précieux. Entre 2000 et 2007, le trafic s’est atténué. En 2007, il y avait encore un arrêté pour consolider cette interdiction. Toutefois, 2 500 rondins de bois de rose ont été exportés illégalement, dont la tonne coûtait 4 000 dollars, soit 3 255 euros, en 2007" a ajouté Cynthia Ratsimbazafy.
Les routes du trafic ont aussi changé au fil des années. Avant 2009, elles avaient suivi la route Madagascar-Comores ou Maurice vers le Mozambique. Actuellement, les cargaisons quittent la Grande île pour rejoindre le port kenyan de Mombassa, puis sont acheminés vers Hong Kong ou Singapour.
Une liste d’une centaine de personnes impliquées dans ce pillage des ressources naturelles de Madagascar a été transmise par Traffic International à Interpol et à la Convention sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.