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Madagascar embourbé dans ses problèmes primaires. La peste est le nouveau souci des autorités malgaches.
Selon Le Point, l’Organisation mondiale de la santé indique dans un communiqué avoir été informée le 4 novembre par les autorités sanitaires malgaches du développement de la peste. Au 16 novembre, sur 119 cas signalés il y a eu 40 décès affirme l’OMS, dont 2 cas dans la capitale avec un décès.
À Antananarivo, "il y a maintenant un risque d’un rapide développement de la maladie due à la haute densité de population dans la ville et aux faiblesses du système de santé", met en garde l’OMS. La situation serait délicate à cause de la résistance des puces à l’insecticide deltamethrin utilisé pour les contrôler.
Une force spéciale nationale, rassemblant divers acteurs de santé, a été mise sur pied pour lutter contre la maladie avec l’aide de l’OMS et le soutien financier de la Banque africaine de développement.
Pour l’instant l’OMS "ne recommande aucune restriction aux voyages et au commerce" et préconise la mise en place d’indicateurs de risques pour les zones urbaines comme Antananarivo.
En dépit de la gravité de la situation, les basses couches sociales paraissent peu inquiètes. Selon l’AFP, chez les proches de la personne décédée, il y a plus d’une semaine à Antananarivo, on s’étonne de la grande remue ménage autour du décès. "On vit ici depuis 1975, avec les mêmes conditions de vie, alors pourquoi c’est aujourd’hui qu’on a la peste ?", s’interroge Bernadette Rasoarimanana, la mère de la victime. Un voisin, Adolphe Rakotojaona, ajoute qu’"On doit l’admettre, notre quartier est vraiment sale et délaissé par l’Etat, envahi par les rats, et cela depuis longtemps".
Le directeur de l’institut Pasteur Madagascar, Christophe Rogier, explique que depuis les dix années où des cas se sont avérés, la maladie a probablement été toujours présente à l’état latent. "Il est possible que la peste ait continué à circuler à Antananarivo pendant dix ans, sans qu’elle ne touche les humains", avance-t-il.
La bactérie qui provoque la peste chez les rats est véhiculée par les puces. Chez l’être humain, une de ses formes est bubonique ; si la bactérie atteint les poumons, elle fait place à une pneumonie et devient alors transmissible de personne à personne à travers la toux. Soigné à temps, la forme bubonique se traite avec des antibiotiques. La forme pneumonique, plus meurtrière, peut être fatale en seulement 24 heures. Le taux de mortalité est en fonction de la rapidité du traitement.