Les adultes et adolescents ne sont plus les seules victimes des viols à Madagascar. Des bébés sont touchés par ce crime, d’après L’Express de Madagascar.
L’Express de Madagascar rapporte dans les colonnes de son édition du 1er juillet l’indignation de Telina Rakotonarivo, assistance sociale au sein de l’hôpital gynécologique obstétrique de Befelatanana (HUGOB). La travailleuse sociale s’interroge sur ce mal qui mine la société malgache actuellement : "Que nous arrive-t-il ? La plus jeune victime de viol que nous avons enregistrée n’a aujourd’hui que sept mois !". Au cours de l’atelier d’information du projet de prise en charge intégrée de victime de violence sexuelle qui s’est tenue le 30 juin à l’HUGOB à Andrefan’Ambohijanahary, elle a également mentionné que l’âge des auteurs de viols baisse dangereusement : "Un enfant de 12 ans arrive aussi actuellement à effectuer un acte de viol", a-t-elle ajouté.
Le docteur Dominique Rabemalala a quant a lui affirmé dans sa présentation que quatre cas de violence sexuelle par jour en moyenne passent depuis trois ans par les services de l’HUGOB dont des cas d’inceste. "Cinq cent soixante quinze abus sexuels ont été enregistrés en 2011 dans notre établissement. La même statistique a été enregistrée en 2012. En 2013, ce chiffre était de 501. Et cette année, 243 cas de violence sexuelle y ont été répertoriés", a-t-il révélé.
L’augmentation des cas d’inceste a également préoccupé les participants à cet atelier. En effet, 31 cas ont été enregistrés cette année. "Le fait qui m’a plus marqué est l’acte de viol d’un père sur ses quatre filles. Le père a été placé en prison. Mais ce sont les familles de ce dernier qui ont ensuite menacé la maman" a affirmé un participant.
Les causes de cette augmentation des cas de viol sont nombreuses, entre autre la banalisation d’images pornographiques et la promiscuité dans les habitations. Les premières expériences pornographiques des enfants ont donc lieu à la maison, mais la prolifération de la vente d’alcool et de drogue est aussi un facteur redoutable, tout comme l’impunité qui est monnaie courante. "Sur 221 cas de violence sexuelle, 83 se sont soldés par des arrangements entre la famille de la victime et le violeur présumé. Si 24 dossiers sont classés sans suite au tribunal ou auprès des forces de l’ordre, 40 suspects pour viol ont obtenu une liberté provisoire" détaille Telina Rakotonarivo.