Le ministre malgache de l’Intérieur et de la Décentralisation, Justin Tokely a annoncé l’interdiction des réunions politiques publiques dans le pays. Une situation qui fait vivement réagir.
Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation de Madagascar a déclaré le 31 mars dernier que les "réunions publiques à caractère politique en plein air" sont désormais interdites. Les réunions devront désormais se faire dans des salles closes, "de manière que les paroles prononcées ne soient pas entendues sur la voie publique", rapportent nos confrères du Monde.
"Tous les partis politiques qu’ils soient avec le régime ou issus de l’opposition sont concernés, sans exception", a précisé le ministre Justin Tokely.
Selon nos confrères du journal Le Monde, cela fait réagir plusieurs pays étrangers. Les représentants de l’union européenne (UE), de l’Allemagne, les Etats-Unis, la France , le Japon, le Royaume-Uni, la Suisse et la Norvège déclarent dans un communiqué que cette décision "pourrait contribuer à tendre le climat politique à l’approche de l’élection présidentielle". Ces pays et l’UE financent la totalité de l’aide bilatérale perçue par l’île de l’océan Indien, rappellent nos confrères.
Elyett Rasendratsirofo, historienne et ancienne Ministre du Tourisme de Madagascar a commenté cette actualité ce matin dans le 6/8 Ansanm. "La dictature elle est là malheureusement depuis plusieurs années. Mais elle se renforce. Nous nous préparons à une nouvelle crise politique majeure à Madagascar parce que depuis quelques mois les mesures se succèdent pour manipuler par avance les prochaines élections présidentielles", estime-t-elle.
"Cette mesure d’interdiction de réunion en public n’est que la dernière mesure il y en a eu d’autres. Celle par exemple de distribuer à marche forcée des millions de documents d’état civil. Celle qui consiste aussi à restreindre de plus en plus la liberté de la presse. Il y a également la suspension anti constitutionnelle de l’application de mesure prise par les tribunaux dans un soucis d’avoir des voix de manière populiste. Nous allons vers une dictature renforcée", poursuit-elle.