Après des semaines sous tension, Gérald Darmanin a débarqué à Mayotte. Sur place, le ministre a révélé son intention de mettre fin au droit du sol, cette décision fait grincer des dents aux Comores.
Mayotte subit une insécurité grandissante, des "collectif citoyens" ont décidé de dénoncer ce problème en mettant des barrages routiers sur l’île, depuis presque un mois. Ils veulent aussi pointer du doigt l’immigration non contrôlée.
Pour calmer les esprits, Gérald Darmanin a débarqué sur l’île de l’Océan Indien avec sa ministre déléguée fraîchement nommée Marie Guévenoux. Le locataire de Beauvau a fait une déclaration tonitruante à son arrivée sur le sol mahorais. Le ministre de l’Intérieur a évoqué son intention de supprimer le droit du sol via une réforme constitutionnelle. Il a aussi révélé la fin du visa territorialisé.
Aux Comores, plusieurs voix se sont élevées pour égratigner ce nouveau dispositif. Pour certains responsables d’associations, cette nouvelle approche ne réglera pas les soucis de Mayotte et ne stoppera pas l’immigration.
Nadia Tourqui représentante du collectif Stop Wuambushu a attaqué cette future réforme sur les réseaux sociaux. "Je pense que ça confirme encore une fois que les principes fondamentaux de la République s’arrêtent à la barrière de corail de Mayotte", s’insurge la responsable d’une ONG comorienne. Selon elle, il faut s’attaquer au fond du problème : la souveraineté des Comoriennes telle qu’elle a été prescrite par les Nations Unies. "... Il est clair qu’il n’y aura jamais de solution pour la paix et la sécurité à Mayotte tant qu’on ne voudra pas voir ce problème dans sa globalité de la souveraineté du territoire des Comores tel que reconnu par les Nations unies".
Maître Youssouf Ismaël Aticki qui fait partie du Comité Maoré, une association qui demande la restitution de Mayotte aux Comores, partage le même avis. "C’est à la France de creuser sa propre contradiction au regard des valeurs qu’elle véhicule et du droit international. Nous pensons que la seule façon que Darmanin ferait du bien à la France et aux Comores pour supprimer la clandestinité de cette île de l’archipel est de savoir qu’il est dans l’illégalité sur cette île comorienne et partir."
Du côté des politiciens mahorais, Mansour Kamardine affiche sa satisfaction. "C’est un signal fort qui doit être donné aux candidats à l’immigration qui viennent parce qu’ils espèrent mettre au monde un enfant à Mayotte", a salué le député mahorais. "Cet enfant ne serait pas français et eux-même ne seraient pas régularisés. C’est donc un élément, mais il en faut d’autres : le contrôle des frontières par exemple", a avancé l’élu membre des Républicains.