Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, la reconstruction de l’île passe aussi par le durcissement de la lutte contre l’immigration, selon Bruno Retailleau. Les déclarations du ministre démissionnaire français de l’Intérieur ont déclenché une vive indignation dans l’archipel comorien.
À peine remis des ravages causés par le cyclone Chido, Mayotte fait face à une nouvelle tempête, cette fois politique. Bruno Retailleau a indiqué sur BFMTV et RMC, mercredi, que la reconstruction de l’île nécessite un durcissement de la législation sur l’immigration clandestine. Il a accusé les Comores de faciliter ces migrations, décrivant une stratégie qu’il qualifie de "guerre hybride".
"On ne pourra(it) plus faire comme avant", selon le ministre de l’Intérieur. Il a promis d’être "beaucoup plus dur vis-à-vis des Comores". À Mayotte, le droit à la nationalité a déjà été restreint par la loi de 2018, qui impose des critères spécifiques pour les enfants nés de parents en situation irrégulière. Pourtant, le ministre a suggéré de durcir davantage ces règles, portant le délai à un an de résidence régulière. Il a aussi proposé des moyens technologiques pour limiter les traversées illégales.
M. Retailleau a fait ces déclarations alors que la priorité sur place, actuellement, est la gestion des conséquences du cyclone Chido. À Moroni, ses propos sont jugés inappropriés en période de deuil. "On ne peut pas être ministre régalien d’une république comme la République française, issue du siècle des Lumières, et parler de cette façon", a en outre commenté le conseiller diplomatique du président Azali Assoumani, joint par le correspondant de RFI dans le pays.