Durant son séjour dans l’Hexagone, Azali Assoumani a rencontré Emmanuel Macron. Il a aussi partagé ses appréhensions sur l’opération Wuambushu dans une interview à un journal français.
L’opération Wuambushu a provoqué quelques tensions diplomatiques entre la France et l’Union des Comores. Le chef d’Etat comorien était en voyage en Métropole, il y a quelques jours. Il est passé par l’Elysée pour discuter avec Emmanuel Macron. Le numéro un de l’Union africaine a pris la parole dans le quotidien Le Monde pour évoquer son ressenti sur l’opération Wuambushu. Pour rappel, les Comores ont toujours revendiqué Mayotte comme faisant partie de leur territoire.
Dans cet entretien, Azali Assoumani tenait à souligner qu’il n’approuvait pas la façon dont se déroule cette opération militaire. "Cela aurait pu être plus discret et efficace. Il y a un vol et un bateau entre Mayotte et Anjouan tous les jours", regrette-t-il. Il rappelle aussi dans cette interview son refus concernant la décision de la France : "J’ai rencontré le président Emmanuel Macron en janvier 2023, le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, était là. Nous leur avons dit que nous avons toujours été contre cette opération". Le président des Comores réfute aussi les chiffres présentés par la France sur le nombre d’expulsions par bateau en 2022.
Azali Assoumani émet des craintes sur les retombées des retours par bateaux des comoriens sur leur élection présidentielle en 2024. Selon ses propos, la réception de ces bateaux dans leur port, est contraire à la Constitution comorienne. Insistant sur le fait qu’il pourrait être traduit en justice pour cela. Dans la foulée, le président comorien explique que les Comores collaborent avec la nation française pour réduire les départs illégaux vers Mayotte en convaincant les jeunes de ne pas entamer ce voyage périlleux.
Azali Assoumani avance une solution pour stopper ces immigrations : "Je demande la levée de ce visa, qui fait que les Mohéliens, les Grand-Comoriens et les Anjouanais ne sont pas libres d’aller et venir à Mayotte, pour voir leur famille par exemple. J’ai demandé aux présidents Hollande et Chirac de lever ce visa. Cela résoudra 60 % de nos problèmes. Nous n’avons aucun intérêt à ce que nos enfants meurent en mer en rejoignant Mayotte où ils n’ont rien".