Ikililou Dhoinine, 48 ans, est élu président de l’Union des Comores avec 61% des suffrages exprimés, devant le candidat de l’opposition Mohamed Said Fazul qui a rassemblé 33% des votes, le troisième candidat, Abdou Djabir, crédité de 6%. C’est ce qui ressort des résultats proclamés hier par le ministre d’Etat chargé des élections, Abderemane Ben Cheikh Achiraf. La Cour constitutionnelle devrait valider ces résultats sous quinzaine.
Selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), le taux de participation au scrutin s’est établi à 52,8%.
En vertu d’un principe de gouvernance tournante instauré par la Constitution de 2001 entre les trois îles de l’archipel (Mohéli, Grande Comore et Anjouan) pour mettre fin aux éventuelles dérives séparatistes, les trois candidats en lice lors du second tour de la présidentielle sont tous originaires de Mohéli.
Ikililou Dhoinine, vice-président du pays et dauphin désigné du président sortant Sambi, devient ainsi le premier Mohélien élu président de l’Union des Comores depuis son indépendance en 1975.
Pour la première fois également dans l’histoire des Comores, les élections présidentielles étaient couplées avec celles des gouverneurs des trois îles, et ce, au nom du système "d’harmonisation" mis en place par le président sortant Sambi.
Selon le camp présidentiel, le double scrutin – présidentielle et élection des gouverneurs des trois îles – s’était déroulé dans un « climat serein », alors que l’opposition a dénoncé des « fraudes massives », principalement à Anjouan.
Une position défendue par la France qui a pointé du doigt de "nombreuses irrégularités" et "interventions" de militaires à Anjouan.
Outre des observateurs français, d’autres missions internationales, entre autres, l’Union Africaine (UA), l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), et de la Ligue arabe, étaient également présentes pour suivre de près le déroulement du vote dans l’archipel des Comores, mais à ce jour, elles ne se sont pas encore exprimées sur le sujet.