À la suite des affrontements à Anjouan la semaine dernière, son gouverneur Abdou Salami Abdou a été placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour "participation à un mouvement insurrectionnel", selon l’acte d’accusation établi par la juge Noura Oussene.
La juge Noura Oussene a établi une accusation contre le gouverneur d’Anjouan, Abdou Salami Abdou. Ce dernier, assigné à résidence depuis le 21 octobre, est poursuivi pour les chefs d’"atteinte à l’unité nationale, complicité de meurtre, rébellion, participation à un mouvement insurrectionnel, trouble à la sécurité publique et port illégal d’arme". De son côté, le chef de file d’Anjouan avait nié un lien avec les insurgés.
Environ dix responsables du Juwa, dont l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, ont été interpellés dans ce petit archipel des Comores ces derniers mois.
Le gouverneur d’Anjouan avait dénoncé la réforme constitutionnelle du chef de l’Etat Azali Assoumani adoptée le 30 juillet. Cette réforme a été contestée par l’opposition. En effet, elle a permis au chef de l’État de rester au pouvoir jusqu’en 2029. Par conséquent, elle a évincé le principe de la présidence tournante tous les cinq ans entre Anjouan, Grande-Comore, et Mohéli. La prochaine présidence aurait dû revenir à un responsable d’Anjouan.
De son côté, l’Union européenne (UE) a suspendu sa coopération avec les Comores, notamment dans les domaines de la justice et des routes.
Les rebelles et l’armée comorienne se sont opposés la semaine dernière. Leurs motivations ne sont pas encore déterminées, mais l’affrontement a fait deux morts.
Le calme est revenue lentement à Anjouan depuis samedi, mais l’armée continuait toujours à patrouiller sur place ce vendredi. Quant aux insurgés, ils étaient arrivés sur l’île française de Mayotte, d’après le ministre français de l’Intérieur Christophe Castaner. Ils ont demandé l’asile politique.
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(Source : France Info)