Une plateforme de lutte contre la malnutrition infantile sera créée aux Comores où le problème est chronique chez 30,1% des enfants âgés de 6 à 59 mois. Un atelier en ce sens a été organisé la semaine dernière.
Avec l’appui de quatre programmes des nations Unies - Unicef, Pam, Fao et Oms - le Commissariat général au plan (Cgp) de l’archipel des Comores a organisé la semaine dernière un atelier pour la mise en place d’une plateforme nationale de lutte contre la malnutrition.
Selon Hadidja Aboubacar, la Première dame de l’archipel - non moins ambassadrice du mouvement SUN (Scaling Up Nutrition) dont la principale mission est la réduction du retard de croissance à l’échelle mondiale - a fait savoir au cours de son intervention que la malnutrition chronique concerne environ 30,1% des enfants âgés de 6 à 59 mois aux Comores. 11,1% d’entre eux sont atteints de malnutrition aiguë tandis que 15% présentent une insuffisance pondérale.
" La malnutrition aiguë sévère est l’une des principales causes de la mortalité des enfants de moins de cinq ans " à travers le pays, a rappelé la Première dame au cours de cet atelier comme le rapporte le quotidien local Alwatwan.
" L’Union des Comores a fait de la lutte contre les maladies non-transmissibles, ainsi que la malnutrition une de ses priorités ", étant donné que l’archipel fait face à la fois à la sous-nutrition mais aussi aux problèmes liés à l’obésité, devait souligner pour sa part Alfeine Sitti Soifiat Tadjidine, la commissaire générale au plan.
Une facilitatrice de l’approche Reach – consistant au renouvellement des efforts contre la malnutrition infantile et la sous-nutrition – officiant en Mozambique est venue participer à cet atelier organisé par la partie comorienne. Lors de son intervention, elle a mis en avant les multiples avantages liés à l’éradication de la sous-nutrition chez les enfants. Entre autres, une hausse de 11% du produit intérieur brut pour les pays africains et asiatiques, une réduction de la pauvreté et une meilleure autonomisation des femmes. Si les pays touchés par ce fléau parviennent à faire reculer les chiffres, le niveau des salaires et celui de l’instruction augmenteront respectivement de 5 à 50% et d’un an, a-t-elle expliqué.
A l’échelle mondiale, plus de 165 millions d’enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance dû à la malnutrition, 52 millions d’enfants nécessitent une prise en charge particulière pour insuffisance pondérale et 43 millions souffrent par contre d’un excès de poids car, faute de moyens, leurs parents ne peuvent pas leur offrir un régime à la fois équilibré et nutritif, a fait savoir cette facilitatrice.