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Le président des Comores, Azali Assoumani, participe au sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine. L’occasion pour le quotidien en ligne Jeune Afrique de revenir sur la mission "avortée" dirigée par Ramtane Lamamra.
Ramtane Lamamra, s’est entretenue avec le président Azali Assoumani, le gouvernement, l’union de l’opposition et la société civile durant sa mission en juin dernier. La représentante de l’Union africaine (UA) a quitté les Comores sans retenir un consensus sur le référendum constitutionnel prévu le 30 juillet. En marge du 31e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) à Nouakchott, le président comorien a accordé une interview à Jeune Afrique pour faire le point.
Pour le président son "refus" n’est pas un "échec". Selon lui, la mission avait pour objectif de "faire un état des lieux" après les entretiens qu’elle a eus avec les délégations de l’opposition à Addis-Abeba. "C’était donc tout à fait normal qu’elle vienne prendre le pouls à Moroni et établir un compte-rendu. Elle n’est pas venue chercher un consensus", tient-il à préciser.
A la tête de l’archipel des Comores depuis 2016, Azali Assoumani a annoncé une réforme des institutions, suivie d’une probable élection présidentielle anticipée dans le courant de l’année 2019. La classe politique soupçonne Azali Assoumani, ancien officier putschiste porté une première fois au pouvoir en 1999 à l’issue d’un coup d’Etat, de vouloir mettre en place un régime dictatorial. Le président se justifie : "Cette présidence tournante serait renforcée, puisqu’elle serait doublée. Il n’y aura plus un seul mandat présidentiel, mais un mandat renouvelable". Il précise également qu’il n’y aura pas de primaire dans une île "mais un premier et un second tour".
Pour Azali Assoumani, le candidat qui sera prêt à "accéder au pouvoir pendant dix ans, devra avoir la confiance de tout le pays". Ce système renforcera selon lui "l’unité nationale". Il fustige également l’opposition qui "lève des boucliers" dès qu’un président veut modifier une Constitution. "On se moque du fond, on ne pense qu’à la forme", dénonce-t-il. "Avec un seul mandat de cinq ans, on n’a pas le temps de réaliser quelque chose. S’il est renouvelé, on doit exceller pour en briguer un second", assure-t-il. L’objectif c’est l’émergence d’ici à 2030 et "on a toutes les potentialités pour cela".
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