Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, en détention chez lui depuis 2018, n’a jamais été jugé.
L’ancien président comorien, impliqué dans une affaire de vente de passeports à des apatrides, est accusé, en 2018, de "corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux". Depuis deux ans, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dont l’état de santé s’est dégradé, est placé en détention chez lui dans sa résidence située au nord de la capitale Moroni.
La famille de l’ancien chef d’Etat s’interroge sur son incarcération prolongée et s’en inquiète. Son avocat, Jean-Gilles Halimi, dénonce une "détention arbitraire" du président Sambi qui n’a jamais été jugé et dont la durée de la détention provisoire prévue est terminée, il y a plus d’un an.
>>> Comores : selon son avocat, Sambi aurait été victime de plusieurs malaises
Un juge d’instruction a donné, en début d’année, l’autorisation pour une évacuation sanitaire à l’étranger, qui n’a jamais été exécutée. Selon l’avocat, le cas de son client s’apparente à une "détention politique".
"On reconnaît qu’il est malade mais on ne l’autorise pas à se faire soigner", s’est insurgé l’homme de loi qui n’a pas vu l’ancien président depuis août 2018. Il a d’ailleurs fait part de son intention de porter plainte auprès de la Cour pénale internationale contre l’actuel président comorien Azali Assoumani, ainsi que ses ministres pour atteinte aux droits de l’homme, rapporte RFI.
De son côté, la fille d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, Tisslame Sambi, a témoigné que les proches de ce dernier ne peuvent pas "le voir directement". Ses nouvelles leur parviennent par l’intermédiaire d’une seule personne, autorisée à entrer en contact avec lui.
>>> Voir notre dossier sur les Comores.