Accusé de corruption et de détournement de fonds, l’ancien président comorien Ahmed Abdallah Sambi a entamé sa cinquième année de "détention provisoire". Ses proches dénoncent un "abus de justice".
L’ancien président de l’archipel des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, était accusé en 2018 de "corruption", de détournement de fonds et "complicité de faux" dans une affaire de fraude de passeport. Après son retour d’un voyage en France, il était arrêté pour "trouble à l’ordre public" par une note administrative signée par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Said Abdou Djaé. L’homme politique était ensuite poursuivi officiellement pour "corruption, détournement de fonds, forfaiture…" dans le cadre de l’enquête relative au programme dit de citoyenne économique, rappelle le Journal de Mayotte.
Ahmed Abdallah Sambi est en "détention provisoire" dans sa résidence administrative, transformée en prison annexe, depuis le 20 août 2018. Conformément aux dispositions du Code de procédure pénale, il devait être jugé 4 ou 8 mois plus tard, selon son avocat, Me Mahamoudou Ahamada. Les autorités judiciaires comoriennes avaient promis la tenue du procès à plusieurs reprises, mais aucune audience n’a encore eu lieu. En mai 2021, l’ex-ministre de la Justice, Mohamed Housseine Djamalilaili, avait indiqué que "le procès sera organisé avant la fin de l’année", mais apparemment non.
Depuis 2018, les proches de l’ex-dirigeant des Comores ne cessent de dénoncer la détention prolongée d’Ahmed Abdallah Sambi. Ils estiment que "l’ancien président est victime d’un règlement de comptes". Accusant la justice "d’une détention illégale", ils considèrent cette mesure comme une "séquestration", un "abus de justice". Pour les partisans de M. Sambi, il s’agit d’une "cabale judiciaire, une procédure viciée visant à charger l’ancien président".