L’union des Comores vient de lancer une vaste campagne de biométrisation du fichier électoral, qui concernera 170 000 électeurs et couvrira une période de trois mois, d’avril à juin 2014.
Les autorités comoriennes ont lancé, jeudi 13 mars, le deuxième volet d’une opération biométrique de recensement des électeurs. Au total 170 000 citoyens en âge d’aller voter et pouvant s’acquitter légalement de leurs devoirs civiques seront concernés par cette campagne de biométrisation du fichier électoral.
Dans les colonnes de Alwatwan, le ministre de l’intérieur Houssen Hassan Ibrahim, explique que l’opération de recensement va s’étaler sur une période de trois mois, d’avril à juin 2014. Il a toutefois rappelé que les électeurs déjà « inscrits », dans le cadre du premier volet de l’opération organisée de février à mai 2012, sont de l’ordre de 72% sur l’île d’Anjouan, contre 57% à Mohéli. Le gros du travail sera à faire du côté de Grande-Comore où seulement 44% des électeurs ont été enrôlés lors du lancement du fichier électoral biométrique.
En clair, quelque 212 312 électeurs sur un total de 384 358 ont d’ores et déjà été enregistrés sur la liste électorale. Le reste, soit 172 044 électeurs, qui représentent 45% des votants selon le recensement de 2010, sont encore à enregistrer avant les élections des députés, des conseillers des îles et des maires prévues en novembre prochain.
« Aujourd’hui (jeudi 13 mars, ndlr), nous lançons la deuxième et dernière phase du recensement électoral. Ensemble, nous devons réussir cette étape décisive. L’opération de recensement que nous lançons maintenant va couvrir la période d’avril à juin 2014 », déclare Houssen Hassan Ibrahim en marge du coup d’envoi de cette opération d’envergure.
Selon Abdou-salam Saadi, représentant du Programme des Nations-Unies pour le développement aux Comores, d’autres opérations telles que l’impression et la distribution des cartes d’électeurs interviendront d’ici fin juin après l’enregistrement des électeurs sur le fichier électoral, et ce, pour un budget total de 270 000 dollars, soit environ 193 000 euros.
« Au vu des évolutions technologiques, tous les acteurs nationaux au processus électoral adhèrent au projet de confection d’une liste électorale biométrique », explique-t-il avant de prévenir : « toute personne qui ne se recensera pas au cours de cette période se prive, par lui-même, du droit d’élire les personnes de son choix et du droit d’être candidat ». Selon lui, ces opérations concrétisent les engagements du gouvernement Ikililou Dhoinine de favoriser des conditions optimales pour l’organisation d’élections « libres, transparentes et démocratiques ».
D’après Riad Meddeb, conseiller économique principal du Pnud, l’utilisation de la biométrie comme système de sécurisation et de modernisation du fichier électoral apportera un changement radical dans la conception, l’enregistrement et la confection des cartes d’électeurs, de quoi garantir une « sécurité maximale ».
« C’est donc en toute confiance qu’en accord avec le gouvernement, le Pnud s’engage de nouveau dans ces opérations d’enrôlement des électeurs », affirme-t-il.
« Je voudrais encourager toutes les équipes sur le terrain à ne ménager aucun effort pour faire de cette opération un succès. J’aime aussi à croire que l’engagement de tous pour la mise en place d’un fichier électoral biométrique, contribuera sensiblement à assoir durablement la démocratie », ajoute Riad Meddeb.
Parallèlement à cette campagne de recensement, les autorités comoriennes se penchent sur « un cadre juridique électoral cohérent, lisible et accessible à tout acteur au processus électoral », précise Alwatwan, avant de conclure que les travaux relatifs à la confection de la liste électorale biométrique s’achèveront le 30 juin 2014.