La direction régionale de la santé en Grande-Comore évoque une certaine accélération de la réduction de la mortalité maternelle, sans toutefois avancer de chiffres concrets.
Lancée en mai 2013, la campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (Carmma) a entraîné des retombées positives sur la
situation des mères et des nouveau-nés sur l’archipel des Comores.
La direction régionale de la
santé sur l’île de Grande-Comore évoque une
baisse notable de la mortalité maternelle et infantile au cours de ces derniers mois mais sans toutefois avancer de chiffres précis.
« Pour l’année 2013, la direction régionale de la santé de Ngazidja (Grande-Comore, ndlr) a déclaré qu’il n’y a pas à s’alarmer car les taux de mortalité maternelle et infantile sont en baisse, malgré le fait que les plateaux techniques ne sont pas dans les conditions requises », rapporte Alwatwan.
« Cependant, nous n’avons pas pu obtenir de cette direction les données de 2013 sur la mortalité maternelle car, elles ne seraient pas encore validées, selon les responsables », ajoute le quotidien d’Etat, qui fait référence à des actions d’envergure et des décisions majeures ayant contribué à l’amélioration de la prévalence de la mortalité maternelle dans les hôpitaux comoriens.
Parmi les mesures phares adoptées par le Gouvernement comorien figure notamment la prise en charge intégrale des frais liés aux interventions chirurgicales telles que la césarienne, et ce, depuis le début de l’année 2013.
Suite au lancement de la campagne Carmma, les autorités comoriennes devront toutefois pouvoir mieux faire. « Placée sous le thème ‘aucune femme ne doit pas mourir en donnant la vie’, la campagne (Carmma) n’a toujours pas pris sa vitesse de croisière » pour le moment, précise Alwatwan.
Contacté par le journal comorien, Ahamadi Abdallah, le directeur de la santé familiale, déplore le retard pris par les responsables locaux au niveau de la mobilisation des moyens matériels ainsi que le déblocage des fonds nécessaires afin d’orchestrer pleinement cette campagne. « Nous nous battons pour faire avancer les choses, mais ce sont les fonds qui font défaut », affirme Ahamadi Abdallah.
A l’heure actuelle, les responsables concernés redoublent d’effort pour faire face à ce contretemps. « Durant ce mois de janvier, nous nous mettons au travail pour permettre à ce que la campagne prenne effet dès la mise en application du programme Pasco II », laisse entendre le Dr Younoussa Assoumani.
Officiellement, le taux de mortalité maternelle aux Comores a diminué, passant de 517 en 1996 à 380 en 2003 pour cent mille naissances vivantes. En 2011, les statistiques montrent un taux de 240/100.000 alors que la valeur ciblée en 2015 est de 129. La mortalité des enfants en bas âge ayant de moins de 5 ans s’élève à 130 à 66% en 2007 et la valeur ciblée en 2015 est de l’ordre de 43,3%. Quant au taux d’accouchement en milieu hospitalier, il est passé de 49 en 2010 à 56% en 2011, tandis que le taux de césariennes varie de 5 à 6% et celui de la couverture en consultation prénatale se situe entre 45 et 53%.
« Les décès maternels en milieu hospitalier sont passés de 17 en 2010 à 24 en 2011 et au cours du premier trimestre 2012 il y a eu 8 décès maternels. Les complications liées aux avortements, aux éclampsies constituent les premières causes de mortalité », souligne pour sa part la pédiatre Nadjwa Abass dans des propos relayés par Alwatwan.