LOUIS WITTER/SIPA
Les épreuves orales de rattrapage du baccalauréat aux Comores débutent ce lundi 31 juillet. Les résultats de l’édition 2023 ne montrent aucun progrès par rapport aux années précédentes.
La situation des résultats du baccalauréat aux Comores est de plus en plus préoccupante, avec un taux d’échec approchant les 70%. Cette tendance à la baisse n’est pas récente, mais elle s’est aggravée ces dernières années, selon de nombreux professeurs. Un enseignant de français travaillant au Lycée Said Mohamed Cheikh de Moroni déplore : « Chaque année, nous faisons le même constat, nous en parlons pendant deux ou trois semaines, puis plus rien. » En 2023, les résultats sont particulièrement catastrophiques, avec un total de 13 658 candidats au bac cette année.
Au total, 2074 candidats ont été admis au premier groupe et 3734 autorisés à passer les épreuves du deuxième groupe, soit un total de 5808 réussites. Cela signifie que 8578 candidats devront repasser l’examen l’année suivante, rapporte Le Journal de Mayotte. Selon des informations provenant de membres du jury, le taux de réussite initial était de 27,52% (1818 candidats au premier groupe), mais après les épreuves de rattrapage, il est passé à 34,93% (2308 candidats au second groupe). Des problèmes de surveillance et de décisions prises par les responsables du jury, entraînant des pénalités pour des copies jugées similaires, ont contribué à cette situation.
La situation de l’éducation aux Comores est préoccupante, avec un manque de ressources didactiques adéquates et un personnel enseignant peu motivé. Malgré un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale (IGEN) en 2020, qui émettait de nombreuses recommandations pour améliorer le système éducatif, leur mise en œuvre reste difficile faute de moyens suffisants. Actuellement, la priorité des autorités comoriennes est de réhabiliter et de mettre aux normes les infrastructures scolaires, grâce à un financement de la France et d’autres partenaires. Toutefois, les chantiers rencontrent des difficultés pour démarrer faute d’entreprises qualifiées. Le gouvernement prévoit la tenue des États généraux de l’Éducation en septembre prochain pour tenter de refonder le système éducatif comorien.
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