Les Comores se préparent pour le référendum constitutionnel. L’opposition dénonce une dérive dictatoriale du président Azali Assoumani mais ce dernier reste serein. "Seul l’intérêt des Comores compte pour moi", a-t-il confié dans une interview.
A quelques jours du référendum constitutionnel, Azali Assoumani s’est exprimé lors d’un entretien exclusif avec le magazine Financial Afrik. Le président des Comores tente de rassurer : "ce projet de révision constitutionnelle est novateur dans plusieurs domaines".
Le 6 juillet dernier, les Comores ont fêté ses 43 ans d’indépendance. Un anniversaire terni par le climat politique qui règne dans l’archipel depuis l’annonce du referendum constitutionnel pour le 30 juillet prochain. Interrogé sur la situation actuelle du pays, Azali Assoumani assure que "les Comores se portent bien. Il y a la paix et la sécurité". Et malgré les crises économiques traversées durant ces 43 années d’indépendance, le "pays avance". Selon le président, les Comores ont désormais les moyens de se prendre en charge car "l’Etat est le deuxième investisseurs après la Banque Mondiale".
D’emblée, Azali Assoumani affirme que "ce projet de révision constitutionnelle est novateur dans plusieurs domaines". La réforme a été élaborée en intégrant "toutes les orientations, données par les recommandations des Assises nationale tenu au mois de février dernier". Parmi les points importants cités par le président figure la réduction des Institutions et des dépenses de fonctionnement de l’Etat et des îles. Pour les îles, l’autonomie de gestion sera renforcée, en maintenant l’élection du Gouverneur au suffrage universel, et en déterminant aussi ses domaines de compétences exclusives et partagés. "Ce sont des changements qui auront un impact politique mais surtout socio-économique
sur notre pays", a-t-il vanté.
Malgré les recommandations de l’Union Africaine d’ajourner l’organisation du référendum, le gouvernement comorien a maintenu la date. L’opposition comorienne dénonce la décision du président Azali d’organiser un référendum qui lui permettrait de briguer un deuxième mandat consécutif, contrairement à l’actuelle loi fondamentale. Elle la juge "dangereuse" et "contraire à la Constitution". Mais le président leurs demande "d’être tranquille". "Je ferai tout ce qui est en mon pourvoir, pour permette au peuple comorien, de se prononcer librement sur ce grand projet … pour améliorer ses conditions de vie et assurer son avenir".
Concernant l’élection présidentielle anticipée en 2019, Azali Assoumani le confirme. "C’est un risque que je prends personnellement en mettant en jeu mon mandat, car je peux ne pas gagner, mais il y va de l’intérêt du pays", a-t-il conclu.