Les musulmans interpelés pour avoir célébré l’Aïd el-Kebir vendredi au lieu de samedi, ont été jugés mardi 5 septembre.
Le procès des musulmans qui ont choisi de fêter l’Aïd el-Kebir vendredi au lieu de samedi s’est tenu mardi dernier au tribunal de Moroni. Pour rappel, le grand mufti comorien a déjà annoncé que la date de la célébration de l’Aïd devait avoir lieu samedi 2 septembre.
Une date qui a été choisie et imposée par les autorités et ceux qui ne la respectaient pouvaient être poursuivis, arrêtés. En dépit des menaces d’interpellation, de nombreuses personnes ont tout de même choisi de prier vendredi. Onze musulmans ont alors été envoyés devant le tribunal, mardi dernier.
Pour justifier leur choix de fêter l’Aïd le vendredi, les personnes arrêtées ont expliqué avoir suivi, en temps réel, les étapes des pèlerins à la Mecque. Il faut rappeler que la fête de l’Aïd el-Kebir ou Aïd al-Adha survient au lendemain du rassemblement qui se tient au mont Arafat par les pèlerins. En Arabie Saoudite, ce jour est tombé vendredi et non samedi, d’où la décision des musulmans comoriens de célébrer l’Aïd ce jour- là. Seulement cette initiative allait à l’encontre de la volonté des autorités comoriennes. Vendredi dernier, des muezzins, des imams et certains fidèles ont été interpellés à la sortie des mosquées.
Les musulmans arrêtés ont été accusés de désobéissance au mufti et par extension, au président de la République. Ils risquaient des peines pouvant aller de la simple amende à six mois de prison fermes.
Le verdict est tombé pour les musulmans poursuivis pour atteinte à la cohésion sociale et à l’unité religieuse. Les peines ont été annoncées samedi 9 septembre. Dans l’ensemble, les personnes jugées, ont eu ‘une relaxe, une condamnation à de la prison avec sursis et pour vingt-six prévenus, un à deux mois de prison ferme’. Le procureur de la République, Hamidou Ali Mohamed, a par ailleurs indiqué la possible poursuite d’autres fidèles dans cette affaire.
L’un des avocats de la défense, consterné, a déclaré : ‘Les éléments constitutifs de l’infraction ne sont pas réunis donc très sincèrement j’attendais une relaxe, purement et simplement. Et il y a un décret présidentiel daté de 2008 et jusqu’à présent rien n’a changé ce décret. Et j’ai ouï dire que le grand mufti a dit qu’on ne ferait pas la prière vendredi mais samedi. Entre la déclaration du mufti et un décret présidentiel, lequel prime ?’. Les avocats envisagent de faire appel de la décision du tribunal.
(Source : rfi.fr)
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