Parce qu’il participait à une conférence de presse en faveur de la candidature de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, Abdallah Tocha Djohar, un député suppléant a été interpellé vendredi à Moroni.
L’arrestation d’Abdallah Tocha Djohar, député suppléant du député élu Fahmi Saïd Ibrahim s’est déroulée lors d’une conférence de presse de soutien à la candidature d’Ahmed Abdallah Sambi, président des Comores entre 2006 et 2011. D’après le ministre comorien de l’Intérieur, Houmed Ali Msaidié, Abdallah Tocha Djohar a été arrêté parce qu’il aurait enfreint la loi en sortant des propos "dangereux". En effet, il aurait déclaré que si "Mr Sambi était empêché d’être candidat, il ferait couler le sang". Le ministre a ajouté qu’il appartient désormais à la justice de décider du sort qui sera réservé au député suppléant.
Interrogé face à l’arrestation de son suppléant, Fahmi Saïd Ibrahim a déclaré sur RFI que la situation s’explique par le fait que "le gouvernement actuel ne veut pas que le président Sambi dépose sa candidature". Le député dénonce alors une "dérive totalitaire" et selon lui la situation est "extrêmement grave". Dans la foulée, Fahmi Saïd Ibrahim accuse le gouvernement de vouloir "se substituer à la Cour constitutionnelle ".
Notons que la candidature à l’élection présidentielle de 2016 de l’ancien président des Comores Ahmed Abdallah Sambi a été contestée à plusieurs reprises par le porte-parole du gouvernement. Compte tenu de la Constitution de 2001, le scrutin de 2016 doit suivre les règles de la présidence "tournante" allant d’une île de l’archipel à une autre. L’ancien président étant originaire d’Anjouan, l’actuel président, Ikililou Dhoinine de Mohéli, le futur chef de l’Etat doit théoriquement être natif d’une élection primaire en Grande-Comore.