Adoptée par l’Assemblée nationale en décembre 2014, la loi contre les violences faites aux femmes aux Comores a été promulguée par le chef d’Etat. Il ne reste plus que son application.
Ikililou Dhoinine, le président des Comores, a promulgué, le 2 mai dernier, la loi portant prévention et répression des violences faites aux femmes en Union des Comores. Une loi qui avait été adoptée par l’Assemblée nationale le 22 décembre 2014. La présente loi a pour objet de lutter contre toutes formes de violences à l’égard des femmes et des filles en Union des Comores. A travers ses volets pénaux, civils, et sociaux, elle vise à donner une réponse pluridisciplinaire aux violences faites aux femmes et aux filles.
En Union des Comores, les femmes sont souvent confrontées tant à des violences sexuelles que psychologiques. Rien qu’en 2013, une cinquantaine de femmes avaient porté plainte pour agression sexuelle et plus d’une vingtaine pour violences physiques et psychologiques. Les enfants sont également victimes. Un rapport national établi en 2013 par l’ensemble des services d’écoute a fait état de 503 cas d’actes d’abus et de maltraitance enregistrés à l’encontre des enfants.
Une bonne nouvelle pour les défenseurs des femmes agressées
"C’est une bonne chose pour toute la société", a ainsi déclaré Rahamatou Goulam, la présidente de l’ONG Hifadhu, citée par La Gazette des Comores. "Notre principale inquiétude reste la mise en application de la loi. On a vu beaucoup de lois promulguées sans être appliquées", souligne-t-elle. Mme Goulam reconnaît en revanche l’effort et le travail de la justice à s’impliquer dans cette lutte. Elle estime que les différents acteurs ne doivent pas freiner le processus de plainte. "Nous savons très bien qu’au tribunal, il y a des personnes qui ont la volonté de faire leur travail contrairement à d’autres", fait-elle remarquer. "Si la justice a sa part de responsabilité, celle des citoyens n’est pas moindre", indique-t-elle également. Selon elle, la pauvreté est l’un des principaux facteurs causant cette violence sur les femmes.