Les îles Comores font face à une véritable crise énergétique. Le mouvement social Madji Na Mwendje appelle les habitants de la Grande-Comores, à une île morte pour une durée de 72 heures.
Aux Comores, la société de l’eau et d’électricité Ma-Mwé est incapable de fournir 24 heures sur 24 de l’électricité et de l’eau à la population. Une situation qui dure depuis près d’un an déjà. Malgré les mobilisations du mouvement social ’Madji Na Mwendje’, la crise énergétique aux Comores ne cesse de s’intensifier. En janvier dernier, Ma-Mwé avait annoncé 45 jours de coupure d’électricité suite à des travaux.
Face à la complexité de la situation, le mouvement social Madji Na Mwendje s’est réuni cette semaine dans le but d’organiser une île morte, comme en octobre dernier. Selon La Gazette des Comores qui cite une source bien informée, "le mouvement pourrait appeler les habitants de la Grande-Comore, à une île morte pour une durée de 48 heures voire de 72 heures, la semaine prochaine". Des responsables de plusieurs localités de l’île qui ont manifesté leur mécontentement seraient prêts à suivre le mot d’ordre du mouvement. Pour autant, aucune décision n’a encore été prise jusqu’ici.
Les associations membres de ce mouvement social, à savoir la FCC, Ngo’shawo et l’ensemble des villages de l’île vont encore tenir une dernière réunion avant de lancer l’annonce d’une île morte. Actuellement se déroulent des tournées de sensibilisation, notamment dans le Mboudé et le Bambao Ya dju. Les autres régions seront également appelées à se mobiliser. Madji Na Mwendje compte ainsi sensibiliser le maximum de localités déjà conscientes des répercussions négatives de l’absence d’électricité sur la population et sur l’économie.
Pour rappel, novembre 2014, le mouvement avait été reçu par le gouvernement qui avait promis de soumettre un plan de sortie de crise. Un plan qui devait immédiatement permettre d’améliorer la fourniture de l’eau et de l’électricité. Dans un communiqué, le mouvement social avait déjà prévenu l’Etat que les mobilisations seront accentuées si les engagements et les revendications ne sont pas respectés "comme convenu entre les parties".
La Ma-mwe explique quant à elle que des générateurs de la centrale de Voidjou sont tombés en panne alors que d’autres n’étaient déjà plus opérationnels et attendaient d’être soumis à une révision générale. La société ne produit plus que 7 mégawatts, une quantité exclusivement réservée au réseau de Moroni.