Le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) était noir de monde dans la soirée de ce mardi avec la fin du dépôt des candidatures pour les conseillers municipaux.
Très tard dans la soirée de ce mardi 25 movembre, les candidats retardataires attendaient devant l’entrée de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour y déposer leurs dossiers de candidatures avant minuit. Mohamed Abdouloihabi, ancien chef de l’exécutif de Ngazidja, estime dans une information relayée par le site alwatwan.net ce mercredi que "le dépôt des candidatures pour les conseillers municipaux aurait dû être décalé. Ces élections sont prévues le 27 février et la loi fixe le dépôt à au moins 30 jours avant le scrutin."
A cause de la lenteur dans l’enregistrement des candidatures, des partis politiques avaient sollicité le président de la Ceni pour une prolongation de quelques heures seulement le délai de dépôt, mais en vain. Aux problèmes de matériels (manque d’imprimés, d’actes de naissance, de certificats de résidence et de casiers judiciaires) s’ajoutaient les difficultés enregistrées par les partis dans la composition de leurs listes. D’après Ali Mohamed Djalim, ancien préfet du centre et candidat indépendant, "80% des déclarations de candidature l’ont été le dernier jour et dans les dernières heures ; cette situation traduit un malaise profond dans le système. Le pays est à terre, il faut un sursaut national pour le relever."
Ce dernier de rajouter que "les candidats indépendants étaient plus à jour que ceux issus des partis. La preuve en est que c’est vers 22 heures que le ministre de l’Education nationale est venu déposer sa candidature." La présence de Mohamed Abdoulkarim à la Ceni hier soir avait provoqué une embrouille entre ceux qui jugeaient qu’ils devaient jouir d’un traitement de faveur en sa qualité de ministre et ceux qui ont contesté cette forme de favoritisme.
De son côté, Ben Abdallah était clair : "ministre ou pas, devant la Ceni, nous avons tous le même statut. Les candidats ont fait la queue et on a passé des heures à attendre nos tours, alors qu’il n’a fait que quelques minutes seulement. C’est grotesque ce qui s’est passé." L’on a constaté que des candidats n’étaient pas en possession de leurs cartes d’identité nationale lors des dépôts. Mohamed Abdouloihabi, qui a pu remettre les candidatures de son parti entre minuit et une heure du matin a déclaré "un de ses dossiers manquait une copie de la carte d’identité nationale. Nous avons juste déposé le dossier, en attendant de faire la copie de la carte et compléter le dossier aujourd’hui (Ndlr : hier)."
Par ailleurs, Mahamoud Mohamed Ali, président de l’Anc, tête de liste à la mairie de Moroni a confié que "la procédure d’enregistrement était trop longue. C’est vers 3 heures du matin que j’ai quitté les locaux de la Ceni ; on perdu trop de temps à remplir les formulaires d’attestation d’inscription." Ali Mohamed Djalim a en outre affirmé avoir quitté les lieux vers 4h30, heure locale. "Je crois que la Ceni a continué à prendre les dossiers jusqu’au lever du jour", a-t-il souligné. A en croire l’ancien préfet, "les numéros d’ordre instaurés par la Ceni n’ont pas été respectés par les partis politiques. Les candidats indépendants ont été écrasés, la Ceni était impuissante ; elle n’a rien pu faire."