Trois soldats américains ont comparu comme témoins hier devant la cour intermédiaire de Maurice dans le procès des 12 présumés pirates somaliens, accusés d’avoir attaqué un navire marchand dans l’Océan Indien.
Une salle d’audience spéciale a été aménagée à la cour intermédiaire de Maurice pour accueillir le
procès de 12 présumés pirates somaliens, interpellés il y a un an dans l’Océan Indien. Mardi 18 février, c’était au tour des trois officiers de la US Navy de comparaître en leur qualité de témoins devant le Directeur des Poursuites publiques (DPP). Les prévenus ont exigé la présence physique des témoins et non via une vidéoconférence.
Ces militaires américains ont été appelés à témoigner à la barre car "ils avaient procédé à l’arrestation des pirates somaliens en janvier 2013", explique Le Défi Quotidien, précisant que leurs auditions se poursuivent ce mercredi 19 février.
Lors de l’audience, les trois hauts gradés de la marine américaine sont revenus sur les circonstances entourant l’interpellation des pirates somaliens, suspectés d’avoir attaqué un navire marchand, le MSC Jasmin, le 5 janvier 2013, dans les eaux de l’Océan Indien.
Armés de grenades propulsées par fusée, les Somaliens auraient tiré 5 à 10 coups de feu en direction du navire. Premier témoin à livrer sa version des faits, l’officier Fred Hendricks a indiqué qu’il se trouvait sur un autre navire lorsque que les membres de son équipage ont reçu un appel de détresse lancé par le MSC Jasmin.
Une patrouille a ensuite été menée dans la zone où naviguait le MSC Jasmin. C’est ainsi qu’il a croisé le chemin des douze présumés pirates somaliens circulant à bord d’une embarcation suspecte. D’après les récits de Fred Hendricks, les ressortissants somaliens, qui se présentaient comme de simples pêcheurs, n’avaient en leur possession aucune arme à feu mais uniquement quelques barils d’eau et de carburant. Autre constat intriguant : il n’y avait pas de matériel de pêche à bord de leur bateau. D’où la suspicion d’un acte de piraterie maritime.
Pour leur défense, les présumés pirates somaliens ont expliqué qu’ils devaient partir en haute mer pour rechercher un autre bateau de pêche qui s’était égaré. Un argument qui ne convainc guère les troupes de la US Navy. « L’officier Fred Hendricks a soutenu qu’il était improbable que les Somaliens soient de véritables pêcheurs en raison de l’absence de tout matériel de pêche dans leur bateau ». A noter que son audition et celles de ses deux compatriotes continuent ce mercredi matin.