Chaque année, Maurice enregistre en moyenne 300 cas de pédophilie, la prostitution infantile étant parmi les cas les plus fréquents.
Maurice se mobilise pour lutter contre les abus sexuels sur enfants qui se manifestent de diverses manières à travers l’île. Début mars, une formation à 3 phases sur la prostitution infantile avait été organisée dans le pays sous l’initiative de Rita Venkatasawmy, éducatrice spécialisée et directrice du Centre d’Éducation pour les enfants mauriciens.
Les séances étaient axées notamment sur « la problématique de l’abus sexuel et sur ses conséquences », « les techniques de réhabilitation des enfants victimes d’abus » et enfin « le triangle de la prostitution infantile », rapporte Le Mauricien.
« De plus en plus de gens sont impliqués dans la prostitution infantile, et ce malgré le travail qu’effectuent la brigade des mineurs et d’autres départements spécialisés. Les fautifs sont de plus en plus rusés. Au fil du temps, ils ont appris comment éviter de tomber entre les mains de la police et de la brigade des mineurs pour poursuivre leurs activités en cachette », note Rita Venkatasawmy.
Alors que les statistiques officielles font état d’environ 300 cas annuels de pédophilie, cette éducatrice craint que cela ne soit au dessous de la réalité car « souvent les victimes n’osent pas en parler ».
« La peur engendrée par les menaces proférées par l’agresseur ou un sentiment de culpabilité en sont à l’origine », explique-t-elle sur Defi Medias.
Ce sentiment de peur avait empêché une victime de 32 ans de dénoncer son présumé agresseur. Actuellement mariée et mère d’une petite fille de 2 ans, cette Mauricienne ose enfin briser le silence, 16 ans après les faits. Membre d’une association religieuse, l’ISCKON, elle aurait subi des viols avec séquestration en 1998 de la part du leader spirituel alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Le président du temple est actuellement en garde à vue. Il attend désormais son jugement.
Un autre cas révélé par la presse locale concerne une fillette de 12 ans. Dans sa déposition à la police, celle-ci affirme avoir été forcée à se livrer à la prostitution. Cinq suspects ont déjà été interpellés lundi dans le cadre de cette affaire. Leur comparution était prévue mardi selon une information de l’express.mu.