La parité homme-femme est en bonne voie sur ’île Maurice. Au total, 77% des objectifs affichés pour 2015 ont été atteints, selon le SADC Gender protocol.
Maurice ne fait pas partie des pays signataires du SADC Gender protocol, étant donné que la Constitution mauricienne « ne permet pas la discrimination positive ». Pour autant, cela n’a pas empêché le bloc économique régional de mesurer l’égalité des genres sur l’île.
Selon le « SADC Gender protocol 2013 Barometer » dévoilé par Gender Links Mauritius, 77% des 23 objectifs que l’île Maurice s’est fixée d’ici fin 2015 sont déjà atteints actuellement. Une performance qui place l’île en 3e position sur les 15 pays membres de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe).
Ont été étudiés par le SADC Gender protocol notamment la gouvernance (le parlement, les collectivités locales et le cabinet) ; l’accès à l’éducation primaire, secondaire et tertiaire ; l’économie (prises de décision dans le secteur économique, main-d’œuvre, chômage, congés de maternité et conditions qui y sont rattachées) ; la santé reproductive et sexuelle ; le VIH/Sida ; et les médias.
Dans les conclusions de son étude, le SADC Gender protocol estime que « Maurice n’a aucune loi discriminatoire » et que « le gouvernement, avec le soutien de la société civile, a fait des efforts remarquables pour atteindre l’égalité des genre dans de nombreuses sphères de la vie ».
Il souligne aussi que l’île a mis en place « des lois sévères » pour endiguer la violence liée à la différence de sexes et le trafic de personnes. Dans le domaine de l’éducation, une avancée a été observée à
Maurice, où une jeune fille enceinte peut par exemple poursuivre ses études pendant toute sa grossesse et les reprendre après l’accouchement.
Pour le SADC Gender protocol, l’île Maurice a « presque atteint la parité » au niveau de l’éducation. Mieux encore, « les filles font mieux que les garçons et il y a plus d’étudiantes que d’étudiants à l’université ».
L’île Maurice a aussi lancé de « nombreuses initiatives pour l’autonomisation » de la femme évoluant dans le secteur de l’entreprenariat en leur facilitant d’accès aux finances et aux formations.
Dans le secteur de la santé, la parité homme-femme est en bonne voie, rapporte Le Mauricien, évoquant des résultats satisfaisants. L’île peut ainsi se vanter d’avoir le plus bas taux de mortalité maternelle dans la région, avec 62 décès sur 100 000 mères par an, un nombre « très en dessous de la moyenne régionale », qui s’élève à 820. Autres chiffres officiels, 76% des Mauriciennes ont accès à la contraception et dans ce cas précis, l’île se hisse au premier rang de la région. Le SADC Gender protocol a aussi pris acte de l’adoption par le parlement du projet de loi sur le Criminal Code amendement Bill, qui autorise l’interruption de grossesse dans des cas spéciaux. Concernant le VIH/Sida, il s’avère qu’il y a plus d’hommes que de femmes infectés à Maurice, contrairement à de nombreux pays de la région.
En revanche, des défis restent à relever notamment pour promouvoir l’implication des femmes dans les plus hautes sphères politiques. Car à Maurice, on dénombre par exemple seulement deux femmes sur 25 membres du Gouvernement. De même au Parlement, la représentation féminine reste très faible et s’établit à 19%. Enfin, le SADC Gender protocol relève que Maurice a encore « beaucoup à faire pour donner la voix aux femmes dans les médias », conclut Le Mauricien.