Maurice est menacé par une sécheresse historique, consécutive à une pluviométrie déficitaire. Les autorités évoquent une situation « très inquiétante ». C’est l’hiver le plus sec depuis 30 ans.
Maurice redoute actuellement l’une des pires sécheresses de son histoire. Ses principaux réservoirs d’eau se tarissent à vue d’œil, suite à un manque de pluie que l’île n’a pas connu depuis près de 30 ans.
« La dernière fois que la pluie s’est faite aussi rare remonte à 1985 », confirme Prem Saddul, président de l’usine de traitement d’eau CWA, Central Water Authority. Ce déficit pluviométrique inquiète en haut lieu, comme le rapporte le journal local L’Express de Maurice.
Les autorités mauriciennes jugent la situation « très inquiétante ». « Le mois de mai 2013 a été le mois le plus sec depuis 1985 », relate Le Défi Quotidien, qui fait état d’une pluviométrie la plus faible de la saison, retombant à 34%, du jamais vu depuis une trentaine d’années.
La sécheresse sur l’île est d’autant plus alarmante puisqu’elle touche de plein fouet les régions qui étaient jusqu’à présent épargnées. « À titre d’exemple, en 2010, 2011 et 2012, le plateau central était la région la plus affectée, cette année, c’est plutôt l’est », précise Le Défi Quotidien.
Alors que la sécheresse se fait menaçante, des voix s’élèvent pour critiquer la gestion de l’eau sur l’île. « La situation actuelle résulte d’une mauvaise gestion de l’eau par la CWA », assène Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des consommateurs (APEC).
D’après lui, « la CWA perd tous les ans un volume d’eau équivalent à cinq fois la capacité du réservoir de Mare-aux-Vacoas, soit 55% de la production totale d’eau ». Un véritable gaspillage que compte limiter la CWA, qui ambitionne de ramener ces 55% à 45% d’ici 2015, relate Le Défi Quotidien.
Le spectre de la pénurie d’eau refait surface à Maurice où les chantiers de forage hydraulique se multiplient afin d’assurer le ravitaillement en eau de la population. A l’heure actuelle, l’île dispose de 143 forages, qui sont exploités alternativement lorsque les besoins se font sentir. Parallèlement, d’autres travaux sont en cours afin d’optimiser la production des stations de pompage, notamment à Deep River, à Clavet, à Pont Lardier, à Mont Ida…