Projet contre projet. C’est une stratégie envisagée par Port-Louis pour revendiquer sa souveraineté sur l’archipel des Chagos au détriment des Britanniques.
Mardi 7 décembre, le Premier ministre mauricien Navin Ramgoolam a révélé que son gouvernement n’a pas chômé depuis les retentissantes révélations du site Wikileaks sur les Chagos. Port-Louis travaillerait actuellement sur plusieurs stratégies en vue de contrer la mainmise britannique sur l’archipel chagossien.
"L’Etat mauricien est en train de considérer d’autres options pour empêcher l’installation unilatérale du gouvernement britannique sur la zone marine protégée autour de l’archipel des Chagos et pour que Maurice puisse exercer une souveraineté totale sur ces îles", a déclaré Navin Ramgoolam lors de son intervention au Parlement en marge des débats sur le Budget 2011.
L’île Maurice compte faire valoir sa souveraineté sur l’archipel des Chagos en s’appuyant sur les fuites de Wikileaks concernant le projet britannique de parc marin.
"En ce qui concerne la zone marine protégée, il est maintenant évident, à la lumière de ce qu’a révélé Wikileaks, la semaine dernière, qu’il y a un agenda machiavélique derrière ce projet, afin d’empêcher les Chagossiens de retourner à leur patrie et de renvoyer le débat sur la souveraineté de Maurice aux calendes grecques, comme je l’ai toujours maintenu. Ce qui prouve, à ce stade, que notre position était justifiée !" a commenté Navin Ramgoolam. Il a par ailleurs souligné que son gouvernement n’a jamais relégué au second plan le dossier des Chagos, avec ou sans les révélations de Wikileaks.
La preuve : en juin et en juillet 2010, le ministre mauricien des Affaires étrangères, Arvin Boolell, était en pourparlers avec le nouveau gouvernement britannique au sujet de ce litige territorial. Des pourparlers qui n’ont toutefois donné lieu à aucun résultat concret.
"Il est clair que le nouveau gouvernement britannique n’a pas un positionnement différent de celui du précédent au sujet de la zone marine protégée ou de la souveraineté mauricienne sur l’archipel des Chagos", concède le premier ministre mauricien, qui ne semble pas prêt à baisser les bras.
En effet, les autorités mauriciennes espèrent cette fois pouvoir profiter du battage médiatique autour de l’affaire Chagos pour faire entendre leur voix sur la scène internationale.