Depuis lundi, la Cour internationale de justice examine le cas des Chagos. L’île Maurice a revendiqué devant la CIJ sa souveraineté sur cet archipel britannique de l’océan Indien.
Les débats sur l’avenir des Chagos, séparés de l’île Maurice par le colonisateur britannique en 1965, ont été ouverts par les représentants de Port-Louis devant le tribunal de La Haye, lundi. Londres avait ensuite installé une base commune avec les Etats-Unis sur l’île de Diego Garcia.
Maurice a réclamé sa souveraineté sur ces îles devant la CIJ. Elle affirme avoir été forcée à céder cette partie de son territoire, qui accueille une grande base militaire américaine.
Selon l’ancien président mauricien Anerood Jugnauth, le processus de décolonisation de Maurice serait "incomplet", plus de cinquante ans après l’indépendance. Dans le cadre des pourparlers sur l’indépendance de l’île accordée par Londres, le découpage du territoire avait été effectué "sous contrainte".
La séparation de l’archipel a été suivie de l’expulsion de 2 000 Chagossiens vers l’île Maurice et les Seychelles pour faire place à la base militaire de l’île de Diego Garcia.
Les débats ouverts par la CIJ lundi résultent d’une résolution adoptée l’Assemblée générale de l’ONU en juin 2017. Maurice avait présenté un texte soutenu par les pays d’Afrique, demandant l’avis de la Cour sur ce différend qui dure depuis plus d’un demi-siècle
"Les conséquences légales de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice" devront être justifiées devant les 15 juges de l’organe judiciaire principal des Nations unies.
Durant la procédure qui durera quatre jours, l’Union africaine et 22 pays, dont le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Allemagne et plusieurs pays d’Asie et d’Amérique latine y participeront. Dans un délai indéterminé, les juges de la CIJ en charge du dossier rendront ensuite un "avis consultatif".
Anerood Jugnauth a affirmé lundi que la délégation mauricienne de l’époque n’aurait eu droit "à aucune marge ni aucun choix" sur la question des Chagos.