La Commission de l’océan Indien (COI) se présente comme le porte-voix de la mobilisation régionale contre la piraterie maritime. Une priorité qui nécessite l’intervention de tous les acteurs de la zone.
Invités à une session sur les défis en matière de paix et de sécurité en Afrique orientale lors de la 11e réunion régionale de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE de Port-Louis, le Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien ainsi que les représentants de la Délégation de l’Union européenne à Maurice ont présenté les moyens et dispositifs mis en œuvre pour lutter contre la piraterie maritime, « une industrie criminelle née de la désagrégation de l’Etat somalien ».
Par voie de communiqué, la COI annonce que "la mobilisation des Etats et organisations régionales, avec le soutien de l’Union européenne –notamment à travers le programme de sécurité maritime « MASE »- et l’intervention de la communauté internationale ont conduit à une baisse significative des actes de piraterie".
Lors de la 11e réunion régionale de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE de Port-Louis, le Secrétaire général de la COI, Jean Claude de l’Estrac, a rappelé que "la conjonction des bonnes volontés et des moyens navals conséquents ainsi que les précautions prises par les compagnies maritimes ont permis de réduire le risque de capture". Pour autant, « la sécurité maritime n’est pas rétablie ». Il convient donc de maintenir l’effort régional.
La COI, qui a créé une Unité anti-piraterie basée aux Seychelles en juin 2012, travaille actuellement à la mise en place d’un processus de coopération opérationnelle dans la région et à la création d’un système de suivi du trafic maritime. La création d’un tel système d’échange d’informations permettra à terme de mieux suivre le trafic maritime et ainsi de sécuriser les routes et les espaces adjacents.
La mobilisation régionale porte donc sur deux fronts : "sur le front maritime d’une part, par la coordination des actions conduites par la communauté internationale, notamment l’Europe (Atalante), et par la région (programme MASE financé par l’UE à hauteur de €37,5 millions), et, d’autre part, sur le plan terrestre, en Somalie. En effet, la lutte contre la piraterie et ses effets connexes ne pourra être efficace et durable que grâce à la mobilisation des Somaliens en Somalie, a rappelé en substance le représentant de la Délégation de l’UE à Maurice".
La COI rappelle que la piraterie maritime est l’aspect le plus médiatisé de l’insécurité maritime. Tout en précisant que d’autres activités illicites en mer (pêche illégale, contrebande de drogues, trafic de personnes, etc.), tout aussi préjudiciable aux économies et populations, se sont déplacées des zones surveillées du nord vers le sud de l’océan indien occidental.
Le programme régional MASE s’intéresse également à ces aspects de l’insécurité maritime. De fait, la mobilisation des pays et organisations de la région ainsi que de l’Union européenne et de la communauté internationale participe à « l’édification d’une architecture de sécurité maritime à l’échelle du grand océan Indien », selon Jean Claude de l’Estrac.
Une trentaine de parlementaires de l’Union européenne et du groupe Afrique-Caraïbe-Pacifique ainsi que des représentants des organisations régionales participent à cette 11ème réunion régionale de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE qui clôturera ses travaux ce vendredi 14 février.