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Des nouveaux règlements sanitaires ont été instaurés à Maurice à l’encontre du personnel enseignant et médical non-vacciné. Depuis cette annonce, des fausses cartes de vaccination ont circulé sur l’île.
De nombreux réseaux de falsification de cartes de vaccination, liée à la Covid-19, ont été observés à Maurice depuis quelques semaines. Ces documents, contenant le sceau du gouvernement, mais avec des signatures et des dates falsifiées, sont écoulés au noir à travers l’île. Des sources policières ont précisé que les faussaires sont "très sélectifs", rapporte Defimedia, sur le récit du Dimanche/L’Hebdo. Deux zones sont ciblées : Port-Louis et les hautes Plaines-Wilhems, et les falsificateurs ne proposent pas leurs services à tout le monde.
Un habitant des basses Plaines-Wilhems, a apporté son témoignage au micro du Dimanche/L’Hebdo. "Ils sont très sélectifs en ce qu’il s’agit de leurs ‘clients’", a-t-il affirmé en expliquant qu’il a contacté un des membres d’un des réseaux. Selon ses dires, ce dernier lui a fait comprendre qu’il ne pourrait pas avoir la carte, même s’il avait l’argent et qu’il était disposé à payer plus.
L’état-major du ’National Security Service’ (NSS) a affirmé ce fait. Il a ainsi confirmé que ce trafic de cartes de vaccination existe depuis l’annonce des nouveaux règlements sanitaires interdisant au personnel enseignant et médical non-vacciné d’avoir accès aux hôpitaux et aux écoles.
Face à la réticence de nombreux Mauriciens à se faire vacciner, des faussaires ont voulu se faire de l’argent facile. Effectivement, selon le journal, certaines personnes n’hésitent pas à avoir recours à ce trafic pour obtenir une fausse carte de vaccination.
Pour avoir un document démontrant l’administration d’une première dose de vaccin, il faut débourser Rs 4 000 (près de 81 euros) et Rs 5 000 (plus de 100 euros) pour une vaccination complète. "Nous pensons qu’environ 500 cartes ou plus, déjà tamponnées, sont en circulation dans le pays", ont estimé les hauts gradés. Par ailleurs, des cartes vierges, selon eux, seraient également en circulation au coût approximatif de Rs 500 (environ 10 euros).
Plusieurs interrogations ont été posées sur la manière selon laquelle ces cartes, tamponnées par le ministère de la Santé et du Bien-être, se trouvent entre les mains des faussaires. Selon un responsable, les cartes de vaccination imprimées, sont livrées au siège du ministère. Après un inventaire, elles sont acheminées vers les centres pour être stockées. La sécurité durant le trajet entre le ministère et le centre de vaccination, ainsi que la redistribution, sont ainsi, remises en question.
D’autres sources ont indiqué que les officiers (du public et du privé), travaillant dans les centres de vaccination, pourraient facilement avoir accès à ces cartes.
Un policier, employé dans un de ces endroits, a été approché par Le Dimanche/L’Hebdo vendredi. Il a souligné que la majorité des employés y ont accès à ces documents. "Nous avons été mis au courant de ce trafic. C’est dommage, et surtout très grave", a-t-il renchéri. Selon lui, certains déboursent de l’argent pour obtenir une carte de vaccination. De ce fait, ils mettent leur santé en péril et sont en train de commettre un délit hautement condamnable par la loi.
Après avoir eu connaissance de cette situation, Dr Zouberr Joomaye, président du ’National covid vaccination committee’, a annoncé qu’une enquête a déjà été ouverte pour éclaircir cette affaire.
Il a fait cette déclaration au micro du Dimanche/ L’Hebdo, relayé par Defimedia. "Certaines personnes se sont tournées vers nous pour dénoncer des vols de cartes de vaccination. La police en a été informée et une enquête est en cours. Le ministère de la Santé et du Bien-être a également initié une enquête interne", a-t-il détaillé.
Le président du comité a par ailleurs indiqué que les cartes vaccinales seront numérisées et possèderont un QR Code, entre autres. Selon lui, toute falsification sera impossible, et le document en papier ne servira à rien. Concernant les gens, ayant recours aux cartes de vaccination falsifiées, Dr Joomaye a dit qu’ils sont en train de se mentir à eux-mêmes. Ils s’arrogent le droit de s’exposer dans des endroits interdits. Ce n’est pas bien.
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