Maurice envisage un accord de pêche avec le Japon. Les scientifiques et associations évoquent leurs inquiétudes.
Les professionnels de la mer à La Réunion s’expriment suite à l’annonce d’un possible accord de pêche entre Maurice et le Japon.
Un moratoire datant de 1986 interdit la pêche à la baleine dans le monde. Mais le Japon chasse quand même ces cétacés grâce à une dérogation scientifique.
Stéphanie Sorby, doctorants en droit international de l’environnement à l’Université de La Réunion et soutenue par l’IRD explique : "Les Etats sont souverains et font ce qu’ils veulent. Cela arrive souvent que les Etats concluent des accords comme cela."
Elle ajoute : "Il faut voir le contenu de l’accord. Il y a des règles qui existe. Un moratoire a été créé et interdit la chasse commerciale des baleines dans le monde. Le Japon utilise une dérogation qui permet de chasser la baleine au titre de recherches scientifiques. Il y a deux sanctuaires, l’Antarctique et l’océan Indien, interdit la chasse commerciale dans cette zone. La dérogation donne l’autorisation à la pêche scientifique."
La scientifique précise : "Le Japon a déjà un programme très développé dans la zone de sanctuaire de l’Antarctique. Et la baleine à bosse n’est plus à l’ordre du jour depuis 2014 pour la pêche scientifique. Il y a peu de chance que les Japonnais viennent dans l’océan Indien pour pêcher les baleines à bosse. Mais cela reste possible au regard du droit international."
L’océanographe mauricien, Vassen Kayppaymuthoo, déclare : "Je suis un petit peu inquiet. On a une zone exclusive de 2,3 millions de kilomètres carré que nous avons déjà de la difficulté à patrouiller et surveiller. Les accords de pêche avec l’Europe, le Japon, la Corée du Nord sont donnés dans un processus pas totalement transparent."
François Chartier, chargé de campagne océan à Greenpeace France explique : "Le programme de chasse baleinière japonais n’est pas rentable. Il n’y a pas de logique d’un point de vue économique d’ouvrir de nouvelles zones de chasse."