Le phénomène de la drogue synthétique est d’une ampleur inquiétante à l’île Maurice. A l’heure actuelle, les laboratoires de chimie dans des collèges se transforment en salles d’expérimentation pour fabriquer des drogues synthétiques.
Les collégiens à l’île Maurice se servent des laboratoires de chimie au sein de leur établissement pour les transformer en salle d’expérimentation. Ils y fabriquent des drogues synthétiques et une fois les expériences achevées, ils se donnent rendez-vous dans les toilettes ou à l’arrêt d’autobus pour les consommer. D’après un officier de la brigade antidrogue, ces collégiens se documentent sur Internet et produisent de la drogue synthétique à partir de substances chimiques qui sont à leur portée.
Des collégiens en possession de substances psychoactives
Les cas se multiplient et les autorités tentent par tous les moyens de limiter les dégâts pour que les jeunes ne tombent dans les pièges de la toxicomanie. Des sources policières ont révélé que les drogues fabriquées par ces collégiens sont ensuite revendues aux plus petits à des sommes dérisoires. Cette situation explique la recrudescence des arrestations de collégiens, parfois ceux des petites classes (Form I-III), en possession de substances psychoactives. Il est souvent impossible, selon un policier, de retracer ces transactions car "les petits dealers comptent sur la complicité de leurs camarades de classe ou menacent les autres de représailles", cite orange.mu.
Des cas alarmants
Les informations diffusées par la police sont alarmantes. Pas plus tard que jeudi après-midi, un collégien de Form IV a été découvert dans un état comateux au complexe Lake Point, à Curepipe. La police a pu confirmer plus tard que l’adolescent avait consommé de la drogue synthétique. Dans la même journée du jeudi, une équipe de l’inspecteur Seewoosungkur, suite à une requête d’un planton travaillant dans cet établissement scolaire, a arraché 15 plants de cannabis mesurant de 6 à 8 pouces. Ces derniers poussaient sur le toit de l’école. Pire encore, un jeune d’un établissement professionnel habitant à Vallée-Pitot a été arrêté vendredi avec cinq feuilles d’aluminium contenant de l’héroïne.
Des produits chimiques ou des insecticides
De sources policières, il a été révélé que les drogues circulant fréquemment dans les établissements scolaires sont le cannabis ainsi que les drogues de synthèse telles que "C’est pas bien", "Salvia", "Volcano", ou encore "Strawberry". Mais dans la plupart des cas, ces jeunes utilisent des produits chimiques obtenus dans les laboratoires de chimie ou des insecticides pour préparer leurs propres drogues synthétiques. Afin de limiter les dégâts causés actuellement par la drogue, la police envisage, en collaboration avec les autorités compétentes, d’augmenter le nombre d’interventions dans des établissements scolaires.