Illustration - Ile Maurice - Législatives/ Crédit SIPA
L’île Maurice est actuellement en pleine campagne électorale en vue des législatives. Une campagne qui coûte cher pour les candidats.
Banderoles, sonorisations, affiches, nourriture et fourgonnettes… Autant d’éléments sur lesquels misent les partis politiques pour attirer un maximum de sympathisants et donc de votes. Défimédia rapporte une enquête menée au cœur de la campagne et des partis politiques, qui détaille un tableau des dépenses, très souvent prises en charge par les candidats eux-mêmes.
En effet, bien qu’un parti politique finance en principe la tenue des meetings nationaux, des grands meetings de fin de campagne, ainsi que les ‘ballots papers’ et le programme, tout le reste est à la charge du candidat : les affiches des réunions de circonscription ainsi que celles qui présentent les candidats, la sonorisation, les banderoles, l’essence, les meetings ou encore la commission des agents. Qu’on soit candidat de parti ou indépendant, les postes de dépenses pour les élections générales restent plus ou moins les mêmes. "Lorsque la campagne est courte, les dépenses varient entre Rs 300 000 (7 645 euros) et Rs 500 000 (12 743 euros). Si elle est plus longue, le candidat peut se ruiner", avance ainsi un ancien président du PMSD (Parti Social Démocrate Mauricien).
L’enquête précise en outre que la loi impose des limites, mais rare sont les candidats qui les respectent. D’après l’article 51 de la Representation of People Act 1958, un candidat de parti a une limite de dépenses de Rs 250 000 (6 371 euros) pour les élections générales. La limite de dépenses pour un candidat indépendant est de l’ordre de Rs 150 000 (3 822 euros). Selon Allan Driver qui a emporté les suffrages à trois reprises : "les Rs 250 000 (6 371 euros) réglementaires, ce n’est pas réaliste". "Je connais des députés qui ont dû con¬tinuer à payer leurs dettes de campagne un an après les élections. Quand vous êtes candidat, toutes vous économies y passent", affirme-t-il.
Un candidat du MMM (Mouvement Militant Mauricien) relève à ce titre trois principaux coûts. "Outre les frais logistiques (sonorisation, banderoles, oriflammes, location de chaises et de tentes), il faut compter une somme importante pour la location de voitures, l’essence et la nourriture pour tous ceux qui travaillent. À cela s’ajoute le financement des bases", décompte-t-il. Élément fondamental à tenir en ligne de compte : la taille de la circonscription et la force du parti. "Il est clair que les dépenses seront moindres dans une circonscription où le parti a plus de chances de remporter les suffrages", fait-il ressortir.
De leur côté, les candidats indépendants prévoient entre Rs 100 000 (2 548 euros) et Rs 125 000 (3 185 euros) de dépenses pour les élections générales, informe Georges Ah Yan, président de la Plateforme Sov Nou Laplaz. "Toutes les pôles de dépenses sont nécessaires si vous voulez vous faire con¬naître auprès des électeurs et être plus compétitif vis-à-vis des autres candidats", souligne-t-il.
Deux principaux blocs politiques s’affronteront lors de ces législatives. Il y a, d’une part, l’alliance PTr-MMM ; une coalition entre le gouvernement sortant et le principal parti de l’Opposition de mai 2010 à septembre 2014. Et d’autre part, l’alliance Lepep, regroupant le MSM, le PMSD et le Muvman Liberater.