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Les inégalités entre les sexes se creusent dans de nombreux pays. Selon un rapport publié par ONU Femmes, les droits des femmes ont régressé dans une nation sur quatre.
Cette tendance inquiète l’organisation internationale, qui y voit un lien direct avec l’affaiblissement des institutions démocratiques.
Un rapport de l’ONU Femmes, révélé à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars affiche des informations inquiétantes. Les nouvelles technologies et le changement climatique sont pointés du doigt comme des facteurs aggravants.
Trente ans après la conférence de Pékin, les progrès en matière d’égalité des genres sont contrastés. La représentation des femmes dans les parlements a été multiplié par deux, mais reste dominée par les hommes. La protection sociale s’est améliorée, mais deux milliards de femmes et de filles en sont toujours exclues. Les écarts d’emploi stagnent : seulement 63 % des femmes actives ont un emploi rémunéré, contre 92 % des hommes.
L’ONU met en garde contre des menaces grandissantes pour les femmes. En dix ans, les violences sexuelles liées aux conflits ont augmenté de 50 %, touchant principalement des enfants et des jeunes filles (95 % des victimes). En 2023, 612 millions de femmes vivaient à moins de 50 km d’un conflit armé, un chiffre en hausse de 54 % depuis 2010. Ces données montrent une fragilisation des droits des femmes, exacerbée par des crises successives comme la pandémie de Covid-19, les tensions internationales et l’expansion des nouvelles technologies.
Ce rapport implique l’importance d’agir pour rétablir et renforcer les droits des femmes dans le monde. La diminution des acquis met en péril des décennies de progrès et nécessite une mobilisation globale.