SIPA
La présence d’une mosquée à Tahiti semble déranger la population. Plusieurs milliers de manifestants ont marché contre l’implantation de l’édifice religieux à Papeete.
Les peurs du terrorisme sont très profondes en Tahiti, sur l’une des banderoles, on pouvait voir : "pas de terroristes à Tahiti". Comme l’islam est une religion inconnue dans la Polynésie, beaucoup tendent à confondre les musulmans et les islamistes.
Un lieu de prière musulman a déjà été créé en Polynésie Française. Son imam Hicham El Bakani avait également lancé un appel aux dons pour élargir les travaux vers une autre mosquée. Son projet a tout de suite été rejeté par la population polynésienne à travers les réseaux sociaux. Une tête de porc a même été placée sur le devant de la mosquée il y a deux semaines.
La colère des habitants est surtout tombée sur l’imam de 23 ans, un jeune homme à longue barbe qu’ils ont accusé de "Salafiste moyenâgeux". Selon leurs dires, "Son islam est dangereux, on est contre cet homme et ses pratiques extrémistes. (…)On ne veut pas le voile, il fait chaud ici".
Des propos qui montrent clairement la vive réprobation des tahitiens vis-à-vis de l’Islam dans leurs pays. Certains comparent même leurs situations à celle de la France, rappelant les mesures de sécurité prises pour le match de l’Algérie contre l’Allemagne.
D’après Eric Minardi, représentant du FN en Polynésie française "de plus en plus les militaires musulmans de l’armée française refusent de se battre dans les pays musulmans, et ici ils sont de plus en plus nombreux. Pendant ce temps, les Polynésiens sont au combat au Mali ou en Afghanistan".
Les féministes comme Sandra Lévy-Agami précisent même que le paréo se porte autour de la taille et du torse et non au visage. Toujours d’après elle, la loi de la charia dénigre totalement les droits de la femme avec ses autorisations de viols et de lapidations. Les manifestants demandent l’expulsion de l’imam qu’ils considèrent comme un homme dangereux. Les chances sont toutefois minces vu que l’homme est de nationalité française et n’a enfreint aucune règle.
Quand d’autres se lâchent violemment sur l’imam et la mosquée, certains se désolent de la réaction populaire. "Je ne reconnais pas ma Polynésie et son sens de l’accueil", regrette Maheana, une jeune Polynésienne. Le père Christophe, homme influent sur le territoire, a également agi de même. Il a même cité le pape François : "Nous chrétiens, nous devrions accueillir avec affection et respect les immigrés de l’islam qui arrivent dans nos pays".