En Nouvelle-Calédonie, les tensions politiques s’intensifient. Le nouveau gouvernement, élu par les membres du Congrès, n’a pas réussi à désigner un président. Cet échec prolonge l’incertitude qui plane sur l’archipel depuis des mois.
Ce mardi, les 11 membres du Congrès calédonien ont élu un nouveau gouvernement, sans parvenir à désigner un président. Les non-indépendantistes, pourtant majoritaires, ont échoué à s’accorder sur un candidat. Lors du vote, Alcide Ponga, candidat non indépendantiste, a obtenu 4 voix, tandis que Samuel Hnepeune, candidat indépendantiste, en a récolté 3, rapportent les médias. Il fallait cependant 6 voix sur 11 pour élire un président. Les abstentions ont paralysé le processus. Philippe Dunoyer, candidat du parti Calédonie ensemble (centre droit, non indépendantiste), a démissionné une heure après l’élection, dénonçant l’incapacité à s’accorder sur un "contrat de gouvernance".
Les tensions au sein des coalitions empêchent la formation d’une gouvernance stable en Nouvelle-Calédonie. Les divisions politiques reflètent les fractures laissées par les émeutes de 2024, qui ont coûté la vie à 14 personnes et ravagé l’économie locale. Critiqué pour son "manque de fermeté" dans les négociations avec l’État, le gouvernement de Louis Mapou a été renversé, plongeant l’archipel dans une crise institutionnelle. Mais si les institutions continuent de fonctionner provisoirement, l’impasse risque de freiner la reconstruction du territoire. Jérémie Katidjo-Monnier, remplaçant de Philippe Dunoyer, devrait soutenir Alcide Ponga lors de la prochaine réunion pour tenter de débloquer la situation.
La Nouvelle-Calédonie, située à 17 000 kilomètres de Paris, fait face à une situation délicate. En plus des défis politiques, les conséquences économiques des insurrections pèsent lourd. Les tensions autour de l’aide à la reconstruction compliquent les négociations avec l’État. Les prochaines semaines seront déterminantes pour la stabilité politique et la reprise économique de l’archipel. Ce dernier attend des décisions concrètes pour sortir de la crise.