Dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 septembre, deux personnes ont été tuées par balle lors d’une opération des forces de l’ordre à Saint-Louis. L’incident s’est produit dans un contexte de tensions persistantes en Nouvelle-Calédonie.
Depuis les violents affrontements qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie au mois de mai, l’archipel reste en proie à des troubles. Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux jeunes hommes ont été mortellement blessés par balle alors que des confrontations étaient en cours entre la population et les gendarmes à Saint-Louis, bastion indépendantiste au sud de Nouméa. Les victimes, âgées de 29 et 30 ans, sont des habitants de la tribu Kanak.
Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule en colère. En réponse, des tirs auraient éclaté en direction des forces de l’ordre. Une dizaine de personnes sont actuellement recherchées par les autorités. Soupçonnés d’être les auteurs des tirs, ces individus auraient des liens avec Rock Victorin Wamytan, tué en juillet lors d’un échange de tirs avec les gendarmes.
La Nouvelle-Calédonie vit sous une pression croissante depuis mai. Les violences qui ont secoué l’archipel ce mois-là ont été déclenchées par les contestations d’une réforme électorale controversée. Elles sont parmi les plus graves depuis la quasi-guerre civile des années 1980. Depuis le début des troubles, douze personnes, dont deux gendarmes, ont perdu la vie. Les dégâts matériels sont évalués à 2,2 milliards d’euros.
Les autorités locales ont décidé de prolonger et d’étendre le couvre-feu sur le territoire de 18 h à 6 h pour prévenir de nouvelles éruptions de violence. Cette mesure a été prise surtout à l’approche de la date du 24 septembre, marquant la prise de possession de l’archipel par la France en 1853, qui a été rebaptisée en 2004 comme "Fête de la Citoyenneté".