Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a jugé ce mercredi 20 mars "offensants" les propos du président turc, Recep Tayyip Erdoğan, à la suite de l’attentat de Christchurch.
Un extrémiste australien a tué 50 personnes, vendredi 15 mars dans un attentat contre deux mosquées, à Christchurch, une ville de la Nouvelle-Zélande. Recep Tayyip Erdoğan a déclaré lundi que l’attentat était une offensive contre l’islam et la Turquie.
Dans son discours, le président turc a particulièrement insisté sur la bataille de Gallipoli de 1915 (bataille des Dardanelles), où des soldats australiens ont été tués par des forces ottomanes. D’après ses dires, les Australiens hostiles à l’islam vont subir le même sort. "Il y a un siècle, vos aïeuls sont repartis à pied ou dans des cercueils. Si votre intention est la même que la leur, nous vous attendons", a-t-il ajouté, confirmant une information de RTL.
Le Premier ministre australien a dénoncé ce mercredi les propos de Recep Tayyip Erdoğan. Celui-ci les a jugé d’"irréfléchis", "ignobles" et "offensants". "Des propos ont été tenus par le président turc Erdoğan que je considère extrêmement offensant pour les Australiens et extrêmement irréfléchis dans l’environnement très sensible dans lequel nous sommes", a-t-il dit après avoir convoqué l’ambassadeur de Turquie sur ce sujet. Dans la foulée, Scott Morrison a également rejeté les "excuses" qui avaient été présentées par l’agent diplomatique.
Le chef du gouvernement australien a indiqué qu’il attendait des clarifications sur ces propos. Il a notamment parlé de plusieurs options concernant les relations entre l’Australie et la Turquie. M. Morrison a appelé les Australiens en Turquie à la prudence.
Ces propos ont également suscité de l’indignation en Nouvelle-Zélande. Le vice-Premier ministre néo-zélandais, Winston Peters, a protesté lundi contre l’utilisation politique du massacre de Christchurch par Recep Tayyip Erdoğan. "Cette utilisation est totalement injuste et menace l’avenir et la sécurité du peuple néo-zélandais ainsi que de nos citoyens à l’étranger", a-t-il déclaré.
Ce dernier a annoncé, ce mardi, qu’il aurait prévu de se rendre en Turquie cette semaine, à la demande d’Ankara, pour assister à une réunion spéciale de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
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