Huit enfants avaient été retrouvés poignardés à mort en 2014, dans une maison d’un quartier verdoyant de Manoora, en banlieue de Cairns, la grande ville du nord-est tropical de l’Australie. Le jugement rendu le mois dernier déclare que la présumé meurtrière n’est pas pénalement responsable.
Raina Mersane Ina Thaiday, également connue sous le nom de Mersane Warria, âgée de 40 ans est la mère des sept enfants sur les huit tués. La huitième victime était sa nièce. Elle avait été retrouvée sur la scène du meurtre, blessée de 35 coups de couteau qu’elle s’était fait elle-même.
A l’époque , la police avait estimé que les difficultés du quartier, marqué par l’alcoolisme et la violence, là où ils vivaient n’étaient pas à l’origine du drame, ajoutant que la maison n’était pas "une maison à problèmes". Mais, le tribunal du Queensland chargé de déterminer l’état de santé mentale des accusés avait découvert que Raina Mersane Ina Thaiday avait souffert au moment des faits d’un épisode psychotique consécutif à une maladie mentale non diagnostiquée. Par conséquent elle n’était pas pénalement responsable.
"Au moment des meurtres, Mme Thaiday souffrait d’une maladie mentale, de schizophrénie paranoïaque, et elle n’avait pas la capacité de savoir que ce qu’elle faisait était mal", dit le tribunal. "En fait, de son point de vue à l’époque, ce qu’elle faisait était ce qu’elle pouvait faire de mieux pour ses enfants, elle essayait de les sauver".
D’après les documents, Raina a d’ailleurs murmuré dans la rue la nuit des meurtres "Je suis l’élue. J’ai le pouvoir de tuer les gens et de lancer des malédictions sur les gens. Tu fais mal à mes enfants, je leur fais mal d’abord. Tu poignardes mes enfants, je les poignarde d’abord. Si tu les tues, je les tuerais".
Dans ces documents judiciaires, on voit par ailleurs que l’état mental de cette mère de famille s’était détérioré avant les meurtres au point qu’elle croyait que des esprits malins habitaient sa demeure.
La décision du Tribunal dénote d’une part la fin de la poursuite contre Mme Thaiday, mais également sa détention dans un Institut psychiatrique de haute sécurité, dont on ignore jusqu’à quand.