Tony Abbott, le premier ministre australien, refuse de démissionner malgré les attaques à son encontre. 67% des australiens disent notamment désapprouver sa politique.
Malmené par ses ministres et dans son propre camp, le premier ministre conservateur australien Tony Abbott, a annoncé ce jour qu’il ne comptait pas démissionner. Et ce malgré les sondages calamiteux. La cote de popularité du premier ministre est en effet tombée à 29%, et 67% des australiens désapprouvent sa politique, rapporte Le Monde.
Tony Abbott est contesté même au sein de sa majorité libérale, qui parle déjà de le remplacer : les deux noms les plus souvent évoqués sont ceux de Julie Bishop, sa ministre des Affaires étrangères et Malcolm Turnbull, son ministre des Communications. Beaucoup de Libéraux attribuent par ailleurs à Tony Abbott leur défaite libérale dans le Queensland samedi.
Il faut dire qu’après seize mois au pouvoir, Tony Abbott est dans une situation difficile. L’économie est affectée par la chute du prix des matières premières et certains électeurs lui reprochent ses promesses électorales non tenues ainsi que des dérapages verbaux. L’opposition travailliste l’a en outre taxé de passéisme, après avoir fait chevalier de l’ordre d’Australie le prince Philip, époux de la reine Elizabeth II d’Angleterre. Plusieurs membres de la coalition au pouvoir ont déclaré trouver cette décision incompréhensible, éloignée des préoccupations des australiens au moment où le pays subit un budget d’austérité.
Sous le feu des critiques, Tony Abbott n’envisage pas pour autant de démissionner. "Laissez-moi vous le dire très clairement, nous avons été élus en 2013 parce que le peuple australien a rejeté le chaos", a-t-il expliqué. "C’est le peuple qui embauche et au peuple qu’il revient de licencier", estime le premier ministre. Il a en outre reconnu qu’il en avait peut-être "fait un peu trop" avec l’affaire de l’ordre d’Australie.
Ce lundi matin, dans son discours devant le club de la presse, Tony Abbott a également annoncé un virage politique, entre autres : moins d’austérité, plus de prestations sociales pour les familles, et une baisse d’impôts pour les petites entreprises.