Le président russe Vladimir Poutine a affirmé avoir signé un décret obligeant les importateurs de gaz à payer en rouble dès ce vendredi 1er avril. Une manœuvre qui a pour but de faire remonter la valeur de la devise russe qui s’est effondrée après l’invasion de l’Ukraine.
L’Europe pourrait-elle être privée de gaz russe à partir de ce vendredi ? Vladimir Poutine a annoncé qu’il avait signé un décret pour obliger les importateurs de gaz à payer en rouble à partir de ce vendredi 1er avril. "Afin d’acheter du gaz naturel russe, ils (les pays "inamicaux" selon la terminologie poutinienne) doivent ouvrir des comptes dans des banques russes", a détaillé le président de la Russie. A défaut de paiements via ces comptes appelés "K", "nous n’allons pas faire la charité, autrement dit, les contrats existants seront interrompus", a poursuivi le dirigeant russe sur les propos relayés par Le Figaro.
La France et l’Allemagne n’ont pas tardé à réagir en refusant la demande du Kremlin. "Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, pour des circonstances très particulières, il n’y aurait plus de gaz russe.", a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances. "C’est à nous de préparer ces scénarios", a-t-il ajouté alors que 17 % de l’approvisionnement en gaz de la France dépend de la Russie. De son côté, le chancelier allemand, Olaf Scholz a rappelé les termes des contrats selon lesquels les paiements se font en euros et parfois en dollars. "Les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront", a ajouté le dirigeant de l’Allemagne, dont 55 % des importations de gaz provenaient de Russie en 2021.
Par cette décision, la Russie soutient le cours de sa monnaie, fragilisée par les sanctions économiques depuis le début du conflit en Ukraine. Les achats de roubles sont désormais indispensables pour faire remonter la valeur de la devise russe. Celle-ci s’est effondrée de 41 % face au dollar entre le 23 février et le 7 mars.
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