Evincée du concours de chant européen en 2022, la Russie compte bien prendre sa revanche avec "Intervision". Le président russe a officialisé le lancement du projet en signant un décret.
Vladimir Poutine a présenté un nouveau concours musical international "Made in Russie" : "Intervision". Cette initiative vise à proposer une alternative à l’Eurovision, dont le pays a été banni en 2022 à la suite du conflit en Ukraine. Le document officiel signé le lundi 5 février prévoit l’organisation de cet événement à Moscou et dans ses environs.
Le nom "Intervision" n’est pas inédit. Dans les années 1960 et 1970, ce concours réunissait les pays du bloc de l’Est, dont la Pologne et la Tchécoslovaquie. Depuis la disparition de l’URSS, plusieurs tentatives de relance ont eu lieu, notamment en 2014, mais sans succès. Cette fois, la Russie souhaite structurer l’événement à grande échelle et attirer un large public. Selon Mikhaïl Chvydkoï, représentant présidentiel pour la coopération culturelle, près de 20 pays seraient prêts à suivre le mouvement, dont les membres des BRICS (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud) et plusieurs États issus de l’ex-URSS.
Ce nouveau format vise à rassembler ces pays alliés et à promouvoir la culture russe à l’international. Le choix de Moscou comme ville hôte n’est pas anodin et symbolise la volonté de la Russie de s’affirmer sur la scène internationale. Depuis son éviction de l’Eurovision, la Russie critique régulièrement l’événement européen, notamment pour ses choix artistiques et politiques. Le pays avait pourtant connu un certain succès à l’Eurovision, avec une victoire en 2008 grâce à Dima Bilan et son titre "Believe". En accueillant "Intervision", Moscou espère séduire un public international et renforcer ses liens avec ses alliés.
Avec une première édition attendue en septembre 2025, "Intervision" entend s’imposer comme une nouvelle plateforme pour les artistes russes et internationaux, en opposition à l’Eurovision.