Il s’agit d’une découverte prometteuse pour la recherche. Cet homme atteint du VIH depuis plus de 30 ans est en longue rémission après avoir reçu une greffe de moelle osseuse.
Le cas de cet homme désigné comme "le patient de Genève" a été présenté à Brisbane en Australie où débutera la conférence de la société internationale du sida dimanche.
Cet homme séropositif depuis plus de trente ans est en longue rémission après avoir reçu une greffe de moelle osseuse. Selon Le Parisien, il n’est pas le premier à guérir du virus, car avant lui, cinq personnes ont déjà été considérées comme probablement remises de l’infection par le VIH après la même opération.
Ces patients, atteints de cancers du sang, ont bénéficié d’une greffe de cellules souches qui a renouvelé en profondeur leur système immunitaire. Leur donneur a présenté une mutation rare d’un gène dit CCR5 Delta 32, une mutation génétique connue pour empêcher l’entrée du VIH dans les cellules.
Le cas du "patient de Genève" est différent des autres, car en 2018, il a aussi bénéficié d’une greffe de cellules souches pour traiter une forme particulièrement agressive de leucémie. Mais, pour lui, le donneur est non porteur de la mutation CCR5. En théorie, ces cellules permettaient au VIH de se reproduire. Pourtant, 20 mois après la fin du traitement, le virus du Sida reste indétectable chez le "patient de Genève".
En effet, les analyses n’ont repéré ni particules virales, ni réservoir viral activable, ni augmentation des réponses immunitaires contre le virus dans l’organisme de cette personne.
Les scientifiques ont ainsi estimé qu’il s’agit d’une nouvelle rémission de l’infection par le VIH, même s’ils ne peuvent exclure que le virus persiste encore. Asier Sáez-Cirión responsable de l’unité réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, s’est exprimé sur le sujet.
"Dans ce cas précis, peut-être que la greffe a permis d’éliminer toutes les cellules infectées sans besoin de la fameuse mutation. Ou peut-être que son traitement immunosuppresseur, nécessaire après la greffe a joué un rôle", a-t-il supposé.
Cette découverte ouvre de nouvelles pistes de recherche comme le rôle possible que pourraient jouer des traitements immunosuppresseurs. A noter que le "patient de Genève" souhaite rester anonyme pour le moment. Dans un communiqué de l’Institut Pasteur, il a simplement réagi en disant que "ce qui lui arrive est magnifique, magique".
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