Depuis les années 2010, la communauté des Ouïghours, un peuple turcophone et musulman sunnite, est la cible de persécution en Chine. Lundi 23 novembre, le pape François évoque le sort de cette minorité.
Pour la première fois, le pape François a parlé du sort de la communauté des Ouïghours en Chine, lundi 23 novembre. Depuis les années 2010, cette minorité musulmane chinoise est persécutée par Pékin.
Les paroles du souverain pontife ont été extraites d’un livre intitulé en français Un temps pour changer (Flammarion) qui sortira le 2 décembre. "Je pense souvent aux peuples persécutés : les Rohingyas, les pauvres Ouïghours, les Yazidis - ce que Daesh leur a fait est proprement cruel - ou les chrétiens d’Egypte et du Pakistan, tués par des bombes qui ont explosé pendant qu’ils priaient à l’église", a-t-il écrit.
Cette première prise de parole du Vatican est un soutien de poids pour les Ouïghours. En effet, le Saint-Siège n’a jamais évoqué le sujet, même si des deux cardinaux Asiatiques l’avaient fait l’été dernier, note France Info.
Le Vatican et la Chine ont renouvelé pour deux ans un délicat accord portant sur la nomination des évêques, le 22 octobre dernier. Avant cela, Washington a appelé le pape à dénoncer toutes les persécutions religieuses en Chine communiste : contre les catholiques et la minorité ouïghoure.
Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Des organisations de défense des droits humains ont révélé que plus d’un million de personnes y ont été internées dans des "camps". En revanche, la Chine affirme qu’il s’agit de "centres de formation professionnelle".
Le pape parle plus longuement du peuple rohingya dans cet ouvrage, écrit avec l’aide de son biographe britannique, Austen Ivereigh. Il s’agit d’une minorité musulmane persécutée en Birmanie et dont de nombreux membres ont trouvé refuge au Bangladesh voisin.
Le pape confie avoir une affection particulière pour le peuple rohingya qui est le groupe le plus persécuté sur terre en ce moment. "Dans la mesure où je peux, j’essaie d’être proche d’eux parce que je les aime beaucoup. Ils ne sont ni catholiques ni chrétiens, et ce sont nos frères et sœurs, un peuple pauvre et malmené de toutes parts qui ne sait pas vers qui se tourner", a commenté le souverain pontife.
En ce moment au Bangladesh, il y en a des milliers dans les camps de réfugiés avec la Covid-19 qui se déchaîne, une "injustice qui crie vers le ciel", selon le pape.
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