La question sur d’éventuelles ordinations d’hommes mariés en prêtres tracasse les dirigeants de l’Église catholique.
Le journal 20 Minutes a informé que le manque de prêtres pour donner des sacrements est très ressenti en Amazonie. Ainsi, un synode a suggéré d’ordonner prêtres des hommes mariés d’âge mûr (appelés "viri probati"), préférablement autochtones. Dans les prochaines semaines, le pape François doit prendre une décision concernant ce sujet sensible.
Face à cette idée d’ordination d’hommes mariés, l’ancien pape Benoît XVI, s’est exprimé. Il a publiquement exhorté l’actuel souverain pontife, à abandonner cette initiative très inhabituelle au Vatican. Avec le cardinal ultra-conservateur Robert Sarah, Joseph Ratzinger, 92 ans, a écrit un livre dont des extraits ont été publiés en exclusivité, par le journal Le Figaro, dimanche 12 janvier.
"La similitude de nos soucis et la convergence de nos conclusions nous ont décidés à mettre le fruit de notre travail et de notre amitié spirituelle à la disposition de tous les fidèles à l’instar de saint Augustin", selon eux. En effet, comme lui, nous pouvons affirmer : "Silere non possum ! Je ne peux pas me taire !", ont-ils énoncé. Ensemble, ils ont également affirmé qu’il est urgent, nécessaire, que tous, évêques, prêtres et laïcs, retrouvent un regard de foi sur l’Église et sur le célibat sacerdotal qui protège son mystère.
Les deux ecclésiastiques ont demandé à toute l’Eglise de ne pas se laisser "impressionner par les mauvais plaidoyers, les mises en scènes théâtrales, les mensonges diaboliques, les erreurs à la mode qui veulent dévaloriser le célibat sacerdotal". Benoît XVI a écrit que l’état conjugal concerne l’homme dans sa totalité, or le service du Seigneur exigeant également le don total de l’homme, et il ne semble pas possible de réaliser simultanément les deux vocations. "Ainsi, l’aptitude à renoncer au mariage pour se mettre totalement à la disposition du Seigneur est devenue un critère pour le ministère sacerdotal", a expliqué l’ancien pape.
De son côté, le cardinal guinéen Sarah a précisé que le célibat sacerdotal bien compris, s’il est parfois une épreuve, est une libération. "Il permet au prêtre de s’établir en toute cohérence dans son identité d’époux de l’Église", d’après ses dires.
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