L’étude publiée, samedi 2 juillet, par la revue scientifique The Lancet Infectious Diseases, a été réalisée auprès d’une cinquantaine de personnes atteintes par la variole du singe.
Aux dernières nouvelles, plus de 3 000 cas de variole du singe ont été recensés en dehors des pays où cette maladie était jusqu’alors circonscrite. La majorité des malades se trouvent en Europe, notamment en France, mais aussi sur le continent américain. Une étude publiée samedi 2 juillet 2022 dans la revue scientifique The Lancet Infectious Diseases a dressé un bilan sur les symptômes les plus courants dans ces pays. Ils sont, pour la plupart, différents de ceux habituellement repérés dans les pays africains. L’étude a été menée auprès d’une cinquantaine de malades, et elle figure parmi les premiers travaux permettant de caractériser les spécificités cliniques de l’épidémie actuelle de variole du singe.
Au Royaume-Uni, l’un des pays européens où la maladie a été détectée cette année, la fièvre, considérée comme quasiment systématique dans la variole du singe, était rarement présente. D’après Ouest France, les accès de fièvre "apparaissent aussi nettement moins longs et nécessitent beaucoup moins d’hospitalisations". Par ailleurs, les lésions typiques de la maladie se manifestent généralement autour des parties génitales. Dans les cas précédents, elles se propageaient souvent sur tout le corps atteignant par exemple le visage ou la nuque. Selon les auteurs de l’étude, cette spécificité laisse penser que les premiers patients au Royaume-Uni ont attrapé la maladie lors de relations sexuelles. Cette hypothèse semble se justifier, car la plupart des cas européens et américains ont été enregistrés chez des homosexuels, mais pas uniquement.
Malgré ces symptômes différents, les auteurs de l’étude écartent l’idée que l’épidémie actuelle est due à une nouvelle version du virus. "Il n’y a pas de modification génétique majeure" dans les virus séquencés chez les patients actuels, a déclaré le pneumologue Hugh Adler. En Afrique, de nombreux cas, sans fièvre ou avec des lésions limitées, n’ont pas été détectés, fausant les comparaisons.
> A lire aussi : Variole du singe : face à l’envolée des cas, l’OMS appelle l’Europe à une "action urgente"