Après un été et un automne exceptionnels, le monde a connu son hiver le plus chaud jamais enregistré. Le mois de février s’inscrit dans une série de neuf records mensuels consécutifs.
D’après les données de Copernicus, ces derniers mois ont été marqués par des températures exceptionnellement élevées dans le monde. Février s’ajoute à une série de neuf mois consécutifs de records, affichant une température moyenne mondiale de 13,54 °C, en hausse de 0,12 °C par rapport à février 2016, selon l’observatoire européen dans son dernier bulletin mensuel. Pendant quatre jours, du 8 au 11 février, les températures ont excédé de plus de 2 °C les niveaux préindustriels. Sur les douze derniers mois, la température globale a surpassé de 1,56 °C la moyenne climatique du XIXe siècle.
L’hiver dans l’hémisphère nord, s’étendant de décembre à février, a battu des records de chaleur à l’échelle mondiale. Des températures inhabituellement élevées ont été enregistrées dans diverses régions du globe. L’Europe a été particulièrement affectée par cette tendance. Le continent a subi un hiver remarquablement chaud, avec des températures dépassant de 3,30 °C les normales (1991-2020), ce qui est encore plus prononcé dans les régions centrales et orientales. L’hiver 2023-2024 se distingue comme le plus chaud jamais enregistré à l’échelle planétaire.
Ces derniers mois ont été influencés par le phénomène climatique naturel El Niño, qui a entraîné des températures plus élevées. El Niño a atteint son pic en décembre, mais devrait maintenir des températures supérieures à la normale jusqu’en mai, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Carlo Buontempo, directeur du service sur le changement climatique de Copernicus, a souligné que l’année 2024 était "en bonne voie pour être une autre année très chaude". Il a cependant noté que "les chances que cela se produise pourraient diminuer" si La Niña se développe rapidement.
Ces phénomènes s’ajoutent à une tendance préoccupante : le réchauffement climatique induit par l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, principalement causée par la combustion continue des énergies fossiles. D’après M. Buontempo, si des mesures ne sont pas prises pour stabiliser ces concentrations, le monde sera inévitablement confronté à de nouveaux records de température.