Jan Scheunert/Sipa USA/SIPA
Ana a été victime de viol et de mutilation, elle "a tout accepté" de la part d’un jeune soldat russe qui a menacé de "faire du mal à sa fille de 5 ans".
La mère d’Ana, Natalia, a accepté de témoigner et de raconter le calvaire que sa fille a enduré le soir du 13 mars dernier. Ce fait de viol est survenu dans le village de Mala Rohan, situé à l’est de Kharkiv. Pour se protéger des bombardements, une petite famille s’est réfugiée dans le sous-sol d’une école : il y a eu Ana, mère d’une petite fille de 5 ans, sa sœur Vika et Natalia, la mère des deux sœurs.
Le soir du viol, un jeune soldat russe d’une vingtaine d’années, armé jusqu’aux dents, est entré dans l’école. Il est tombé sur les quatre Ukrainiennes. Selon Vika, le militaire "a tiré et a demandé à Ana d’aller avec lui". Il a emmené la jeune femme, qui "a compris ce qui allait lui arriver", dans une salle de classe. Le Russe a violé Ana toute la nuit et l’a aussi mutilée, il l’a droguée aussi pour qu’elle ne ressent pas la douleur.
Natalia a raconté que lorsque sa fille est revenue, Ana avait la "gorge coupée, pas très profondément". Selon toujours cette mère, le violeur avait aussi "coupé la joue et les cheveux" d’Ana. Il l’avait "frappée plusieurs fois et le reste, je ne veux pas vous raconter les détails, mais il lui avait fait une piqûre, comme de la drogue, pour pas qu’elle ait mal". Le militaire russe a menacé Ana en lui disant "qu’elle allait mourir et qu’il ferait du mal à sa fille", donc "elle a tout accepté", a encore témoigné Natalia, rapporte Bfmtv.
Le lendemain du viol, Natalia, Vika, Ana et sa fille ont fui le village et la région de Kharkiv située dans l’est de l’Ukraine. "En partant, nous avons marché sous les tirs. Aux checkpoints, ils nous disaient de nous mettre à terre et on le faisait. Heureusement, la fillette d’Ana de 5 ans ne pleurait pas", raconte Natalia.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février dernier, les témoignages sur des faits de viol se multiplient. Des soldats russes seraient des auteurs de centaines de viols sur des civiles, ce qui constitue des crimes de guerre, indiquent des associations spécialisées dans les droits de l’homme.
Le viol est souvent voire toujours utilisé comme arme de guerre lors des conflits, les Nations unies ont multiplié les initiatives depuis le début des années 2000 pour trouver des solutions à ce fléau, mais en vain. La juriste Céline Bardet a confié auprès du journal Libération : "Quel que soit le contexte, les victimes de viol ressentent un sentiment de choc et de honte. Sur les zones de conflit, il y a en plus la conscience qu’elles ne sont ni en sécurité ni en confiance. Par conséquent, elles ne se signalent pas".
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